un collectif dit non au projet de plateforme logistique

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Thomas Bernard

Publié le

1er oct. 2024 à 16h36

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« Aidez-nous à sauver nos terres agricoles du béton », peut-on lire sur une banderole installée le long de la D771 à Pouancé (Ombrée-d’Anjou). Cette alerte est un message de la « brigade Bois Cochin », un collectif d’habitants opposé à un projet intercommunal.

Une plateforme logistique plutôt que du foncier

Since September 11, 2024, a public inquiry has been underway concerning common law modification no. 2 of the local intercommunal urban planning plan (PLUI) of Armaillé, Bouillé-Ménard, Bourg-l’Evêque, Carbay and Ombrée-d ‘Anjou.

La Communauté Anjou Bleu (ABC) souhaite poursuivre pour l’urbanisation d’un terrain de 2,8 hectares situé à Bois Cochinpropriété de la municipalité d’Ombrée d’Anjou, pour accueillir « un projet de développement économique d’intérêt communautaire ».

Selon le projet présenté, ce développement économique pourrait passer par la construction d’un bâtiment logistique 30 000 m² dont 750 m² de bureaux, 700 m² de locaux techniques mais aussi un parking de 80 à 100 places.

La modification du PLUI pourrait permettre le classement de la parcelle en zone constructible.

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« Un manque de transparence »

« Il y a un mois, nous n’aurions jamais pensé passer nos soirées à fouiller des dossiers », raconte Valentin*, porte-parole du groupe.

Pour ces riverains, résidents du lieu-dit La-Grugerie, soit au environ 150 mètres de terrain concernés par le changement du PLUIle projet « manque de transparence ».

Les opposants déplorent « l’insuffisance de la première production de documents et la publication tardive de l’enquête environnementale ». «Nous allons demander au commissaire de clarifier les aspects chronologiques de la production de ces différents rapports», explique Patrick.

“Nous avons fait les choses dans les règles”

«On fait les choses dans les règles, tout est ouvert», défend Gilles Grimaud, président d’Anjou Bleu Communauté. Différents documents relatifs au dossier de modification PLUI sont publiés sur internet.

Pour l’élu, le projet “n’est pas nouveau”. Il y a quelques semaines, le président de l’intercommunalité s’est entretenu avec les membres de la brigade « pour les écouter ». « J’ai entendu leurs préoccupations », ajoute-t-il.

L’ancien maire de Segré défend la modification du PLUI afin de dynamiser le territoire économiquement. « Depuis dix ans, nous avons constaté une perte de 900 emplois à Pouancé. »

Emplois

Le projet logistique présenté mentions la création d’une centaine d’emplois. « Pour qu’un territoire survive, il faut créer des emplois », assure Gilles Grimaud.

« Nous allons créer des emplois lorsque les emplois ne sont pas pourvus. Les entreprises locales ont du mal à recruter», répond Gaël, qui nous montre une soixantaine d’offres d’emploi non pourvues (26 septembre, NDLR) répertoriées sur le site France Travail à Pouancé.

Le collectif dénonce également la précarité des emplois dans la logistique, souvent soumis au « turnover ». Des propos appuyés par un rapport d’information de l’Assemblée nationale, daté de 2023, sur les impacts du déploiement de grands entrepôts logistiques.

Impact environnemental

L’impact écologique d’un tel projet logistique est également contesté. « Le bétonnage de la terre ne peut pas être considéré comme ayant un impact nul sur la biodiversité ou sur l’eau », explique Valentin.

En raison du projet de modification du PLUI, ABC a publié une étude environnementale, réalisée par le bureau d’études Auddice Val de Loire. Dans ce document, il est fait mention de « production d’énergie solaire » et « d’intégration optimale dans l’écosystème ».

« Aidez-nous à sauver nos terres agricoles du béton », peut-on lire sur une banderole positionnée le long de la route de Craon à Bois Cochin à Pouancé (Maine-et-Loire). ©Thomas Bernard / L’Éclaireur de Châteaubriant

« On ne peut pas tailler de haies, c’est réglementé. Nous ne pouvons pas assécher les champs lorsqu’ils sont mouillés, nous sensibilisons nos enfants à la protection de la nature et nous allons créer une zone industrielle. Il n’y a pas de logique», dénonce Josiane.

Quand on crée un entrepôt, à part les répercussions à court terme, on ne connaît pas les impacts à long terme, on n’a pas assez de recul.

Bois Cochin Brigade

Outre la crainte de l’impact sur l’environnement, les habitants s’inquiètent des nuisances sonores et de la proximité d’un bâtiment industriel à proximité de chevaux.

« Intérêt commun »

« Nous sommes un collectif mais nous ne le faisons pas juste pour nous. C’est pour la communauté et les générations futures », assure Gaël. Les membres de la brigade ne perçoivent pas l’avantage d’un projet logistique.

Si nous avions construit un lotissement ou une école, je l’accepterais parce que cela a du sens et que cela profite à la communauté. À qui profitera ce projet logistique ? À un promoteur ? A un industriel ?

Raoul, brigade Bois Cochin

« Nous ne comprenons pas l’intérêt commun. Il faut quelque chose de plus harmonieux dans le paysage local, ce sont les activités agricoles qui font rayonner le territoire »insiste Valentin.

D’ici le 11 octobre 2024, date de fin de l’enquête publique, les citoyens peuvent alerter le commissaire enquêteur. En attendant les conclusions, la brigade Bois Cochin espère que le projet sera abandonné.

« Pouancé est décrite comme une cité de caractère. Nous demandons aux élus de faire preuve de caractère et de ne pas céder à l’argent facile et aux promesses non viables. »

*Les interlocuteurs n’ont pas souhaité donner leur nom de famille

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