Les talibés au Sénégal : qui sont-ils vraiment ?

Il est essentiel de distinguer trois catégories souvent confondues : les talibés étudiants, les talibés disciples et les enfants talibés exploités par des marabouts sans scrupules.

Student talibés

Le terme « talibé » vient de l’arabe « طالب » (talib), signifiant « chercheur » ou « étudiant ». Historiquement, les talibés sont des jeunes en quête de connaissances, principalement religieuses. Ils sont confiés à des marabouts pour étudier le Coran dans les daaras. Ces écoles jouaient un rôle central dans la formation spirituelle, intellectuelle et sociale de la jeunesse musulmane. Les étudiants suivent un programme structuré axé sur la mémorisation du Coran et, dans certains cas, sur l’apprentissage de l’arabe.

Le modèle traditionnel des talibés s’appuie sur des daaras situés en milieu rural, où les conditions de vie sont frugales, mais fondés sur l’entraide communautaire. Ces talibés étaient souvent destinés à devenir porteurs de la foi islamique. À l’époque, ils quittaient fréquemment les daaras pour aller chercher leurs repas chez les locaux, pratique qui, bien que modeste, faisait partie de leur apprentissage.

Des enfants talibés apprennent le Coran dans un Daara

The talibé disciples

Le Sénégal est l’un des pays les plus islamisés d’Afrique subsaharienne. L’islamisation du pays culmine au XVIIe siècle avec l’émergence de confréries religieuses comme le mouridisme fondé par Cheikh Ahmadou Bamba, la Tijaniya d’El Hadj Malick Sy, la Layeniyya de Seydina Limamou et la Khadriya dirigée par Cheikh Saad Buh. Ces marabouts ont joué un rôle clé dans la construction de l’Islam, à travers leurs écrits, leurs prédications et leurs actions quotidiennes, visant à éduquer, former et encadrer leurs fidèles.

Les disciples talibés, également appelés « talibés », entretiennent une relation plus profonde avec leur marabout. Contrairement aux étudiants talibés, ils suivent non seulement une éducation religieuse, mais s’impliquent également dans les aspects sociaux, politiques et économiques. Les disciples mourides, par exemple, se distinguent par leur tenue vestimentaire et leurs salutations, notamment par un geste spécifique lors de la poignée de main, accompagné du toucher du dos de la main. Porter la photo de leur marabout autour du cou est aussi un symbole fort de leur affiliation.

De même, « l’adiya » (dons pieux) fait également partie des fondements de la relation entre le disciple et son maître spirituel. Ces aumônes renforcent le lien qui lie le disciple en quête de divinité à son guide spirituel.

Cette proximité avec leur maître spirituel en fait des acteurs influents au sein des confréries, souvent impliqués dans la vie politique et socioculturelle.

Les disciples talibés de Baay Fall

Enfants des rues

A ne pas confondre avec les talibés des daaras, les enfants des rues, bien souvent originaires des pays voisins comme la Guinée, le Mali ou la Gambie, ne reçoivent pas d’éducation religieuse. Leur survie dépend de la mendicité, qu’ils pratiquent pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille. Ces enfants se retrouvent généralement aux feux tricolores, aux ronds-points ou à la sortie des banques. Certains d’entre eux servent également de guides aux personnes handicapées, devenant ainsi des « compagnons des mendiants ».

Enfants des rues de Dakar

L’exploitation des enfants talibés

Selon Human Rights Watch, la mendicité organisée par certains marabouts rapporte environ cinq milliards de FCFA par an aux marabouts. Cette pratique est une exploitation pure et simple.[Lesenfantstalibés->15743sontobligésdemendierdesheuresd’arrêtpourpayerunecontributionquotidienneàleurmaîtreAssimilésau«travailàtempsplein»cettesituationconcernedesmilliersd’enfantsprincipalementissusdefamillesruralespauvressesentantentournéedansdesrégionsoùlesconditionsdeviesontsouventdéplorables:surpopulationmalnutritionmanqued’éducationformelleetmaltraitanceheurespourverserunecotisationjournalièreàleurmaîtreAssimiléeàun«travailàtempsplein»cettesituationconcernedesmilliersd’enfantsmajoritairementissusdefamillesruralesdémuniesenvoyésdansdesdaarasurbainsoùlesconditionsdeviesontsouventdéplorables:surpopulationmalnutritionabsenced’éducationformelleetmauvaistraitements[Talibéchildren->15743areforcedtobegforhourstopayadailycontributiontotheirmasterAssimilatedto“full-timework”thissituationconcernsthousandsofchildrenmainlyfrompoorruralfamiliessenttourbandaaraswherelivingconditionsareoftendeplorable:overpopulationmalnutritionlackofformaleducationandmistreatment[Lesenfantstalibés->15743sontcontraintsdemendierdesheurespourverserunecotisationjournalièreàleurmaîtreAssimiléeàun« travailàtempsplein »cettesituationconcernedesmilliersd’enfantsmajoritairementissusdefamillesruralesdémuniesenvoyésdansdesdaarasurbainsoùlesconditionsdeviesontsouventdéplorables :surpopulationmalnutritionabsenced’éducationformelleetmauvaistraitements

Un enfant mendiant mangeant son repas de midi dans la rue

Dans certains daaras dits « illégitimes », les enfants subissent des violences physiques, sont privés de soins médicaux et exposés à de nombreux dangers. En 2018, des incendies dans des logements insalubres ont coûté la vie à plusieurs enfants.

Il est donc impératif de distinguer les étudiants talibés, qui suivent un authentique enseignement religieux, des disciples, bras droits des marabouts, et des enfants exploités, victimes d’un système corrompu qui se cache derrière le prétexte d’une formation spirituelle.

 
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