«C’est un acte protecteur»

«C’est un acte protecteur»
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l’essentiel
Souvent violent avec son petit frère, Eric le frappait pour l’empêcher de prendre la route alors qu’il était ivre.

Lorsque les faits sont exposés, Eric*, 44 ans, lève souvent les sourcils d’un air presque las et balance la tête de droite à gauche pour marquer son désaccord avec l’histoire. Parfois, il rit même légèrement en souriant. Sa façon de dire que tout cela n’a aucun sens !

Plusieurs témoins corroborent cependant ce qui s’est passé le 17 mars lorsqu’il a frappé à plusieurs reprises son cadet de six ans à Livernon. Et qui lui a valu l’opportunité de comparaître ce jeudi 25 avril devant le tribunal correctionnel de Cahors.

“Je suis victime d’un complot”

Ce jour-là, les deux frères quittèrent le restaurant après avoir bu quelques verres. Sans en connaître la raison, Eric se met en colère, attrape son petit frère Georges par les cheveux d’un bras et l’étrangle de l’autre. Georges a réussi à s’échapper. Mais son aîné le rattrape et le frappe avec une brosse, puis lui met un coup de genou à la tête. Une scène dont a été témoin le voisin du petit frère.

Finalement, l’altercation se termine devant la maison de Georges, avec le genou d’Eric sur la tête du jeune frère, et son neveu de douze ans comme témoin de la scène.

Pour Georges, Eric a toujours été violent. Il raconte que depuis son plus jeune âge il a été victime de ce frère qu’il décrit comme ayant un caractère explosif, incapable de se contrôler mais capable de décoller en un rien de temps. Mais s’il décide finalement de porter plainte, c’est parce que son propre fils en a été témoin.

Une blague pour l’intéressé. Les attentats, “ça a dû arriver deux fois dans ma vie”, dit-il d’un air assuré en caressant sa barbe pleine. Pour lui, le problème est que son frère est un alcoolique complet. Ce 17 mars, « il a voulu prendre la moto, je lui ai sauvé la vie ! », se défend-il. Pour Eric, et malgré les témoins, il n’a donné que « quatre gifles. Des petits coups de pied pour le relever mais pas pour lui faire mal.

Comment expliquez-vous le décalage entre ce que vous dites et ce que disent les témoins », demande le président Clarissou. Réponse : « Désolé, je suis victime d’un complot. »

“Mon frère, c’est un sac de conneries”

Né d’une précédente union, Eric ne porte pas le nom de son frère. Et cela expliquerait, selon lui, qu’aujourd’hui les témoignages – dont celui de son beau-père décrivant un enfant violent – ​​se liguent contre lui. « Mon frère, c’est un sac de merde et c’est moi qui le prends », s’énerve l’aîné.

« Est-ce que vous le frappez par vengeance ? Par jalousie ? », continue de demander le président ? « Non, c’est un acte protecteur », affirme toujours l’homme au large gabarit de maçon.

« Gifles ou coups de poing, on a toujours affaire à des violences. Quand on l’écoute, il est le protecteur de son frère. Est-ce que cela lui donne le droit de faire grève ? », coupe court le procureur adjoint, Patrick Serra.

Pour la défense, il faut replacer les violences dans leur contexte, notamment grâce à une expertise psychiatrique d’Eric portée, en 2017, devant le juge aux affaires familiales. Il tabasse ensuite sa fille : « Il parle d’une personne au narcissisme exigeant dont l’image d’elle-même est en contradiction avec la réalité. C’est quelqu’un de blessé, en quête d’identité, qui se sent investi d’une mission de protection de son petit frère », tente Me Hadot-Maison.

Mais cela ne suffit pas à excuser Eric qui est condamné à 2 ans de prison avec sursis et à une interdiction de contact avec la victime. Ce jour-là, Eric jure que sa mission de protection est terminée, tout comme sa relation avec son frère.

*Les prénoms ont été modifiés
 
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