L’horloge climatique tourne. La semaine dernière, aux Nations Unies, le monde a adopté un Pacte pour l’avenir, qui réitère le consensus sur les plus grands défis de notre époque, notamment la paix et la sécurité, le financement du développement et, bien sûr, la crise climatique.
Publié à 1h45
Mis à jour à 13h00
Andréanne Brazeau
Analyste principal des politiques à la Fondation David Suzuki
Thomas Vert
Conseiller principal en politique climatique à la Fondation David Suzuki
À l’heure où les effets du changement climatique s’intensifient et où les communautés du monde entier en subissent les conséquences, il est encourageant de voir que le Future Compact consolide les engagements pris lors des négociations internationales sur le climat de la COP28 d’ici décembre 2023 : transition vers l’abandon des énergies fossiles, tripler les énergies renouvelables et doubler notre efficacité énergétique. Ce qui était autrefois une ambition est désormais en train de devenir une norme dans les discussions internationales.
Or, pendant cette période, au Canada, nous assistons à un spectacle déchirant. Alors que nos forêts brûlent et que nos côtes s’érodent, certains politiciens s’élèvent contre des politiques climatiques vitales comme la tarification du carbone.
Ces attaques, dictées par des intérêts politiques à court terme, sont totalement en décalage avec le consensus mondial. C’est comme débattre de la couleur des rideaux alors que la maison est en feu.
De toute évidence, ce n’est pas le moment de ralentir nos actions contre le climat ; au contraire, il est impératif de renforcer nos politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Réglementations attendues
Les chiffres sont implacables. L’industrie pétrolière et gazière, responsable de 31 % de nos émissions, continue de polluer en toute impunité. Le premier ministre Justin Trudeau promet un plafonnement des émissions de ce secteur, promesse réitérée à New York, mais on attend toujours cette réglementation. Même chose pour la suppression des énergies fossiles de notre réseau électrique : la version définitive du règlement n’est pas en vue. Il est temps que les discussions superficielles sur le climat s’arrêtent et accélèrent la machine.
Heureusement, du côté québécois, il y a de la place pour l’espoir. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, se sont rendus à New York pour promouvoir ce que nous faisons de mieux en matière climatique et réitérer l’importance d’agir pour le climat à tous les niveaux de gouvernement. Bien sûr, montrons ce que nous pouvons réaliser, mais ne nous limitons pas à cela et retroussons nos manches.
Il reste beaucoup à faire, à tous les niveaux, pour transformer notre société en révolutionnant nos systèmes de transport, en supprimant le gaz de nos bâtiments, en protégeant nos écosystèmes locaux, en rendant nos infrastructures plus résilientes et en mobilisant la population.
L’année dernière, une épaisse fumée provenant d’incendies de forêt provenant du Canada a recouvert la ville de New York, transformant la ville en un décor post-apocalyptique. Cette année, le ciel était clair lors de l’adoption du Pacte, mais les signes de la crise climatique demeurent : les inondations destructrices ici et en Europe ou les incendies de forêt qui ont dévasté Jasper et l’Amazonie brésilienne n’en font pas partie. juste quelques exemples.
Même si le Pacte pour l’avenir ne se limite pas à la question climatique, il nous invite à imaginer un monde où cette crise serait enfin résolue. Alors, quand aurons-nous, au Canada, notre propre Pacte pour l’avenir, approuvé par tous nos dirigeants politiques ?
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