En Gironde, un médecin urgentiste à la retraite sauve des vignes de l’arrachage

En Gironde, un médecin urgentiste à la retraite sauve des vignes de l’arrachage
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RAPPORTS – Médecin urgentiste à la retraite, avec un pied au SAMU et l’autre chez les pompiers, Christian Le Teurnier est également devenu vigneron à ses heures perdues. Il a sauvé 40 hectares de vignes à Targon (Gironde).

Le Figaro Bordeaux

Quand il n’a ni les pieds dans son vignoble ni au SAMU de Bordeaux où il opère encore à 20 %, le retraité enfile une fois par semaine sa casquette de médecin pompier pour « aider les gens des campagnes » qui sont souvent confrontés à de très longs délais pour recevoir un traitement. Aux urgences, ses collègues le décrivent comme “une bouffée d’air frais” qui leur parle « de la vigne et Moisissure » entre deux déplacements en ambulance. Dans l’Entre-deux-Mers, à Targon (Gironde), des vignerons témoignent« un homme attachant et intelligent qui entretient des relations avec les gens avec empathie ». A presque 69 ans, Christian Le Teurnier, médecin urgentiste, a décidé de sauver 40 hectares de vignes arrachées autour de chez lui et de produire son vin pour le plaisir.

D’origine bretonne, le Parisien installé dans la campagne girondine après la pandémie de Covid-19, envisage son nouveau travail comme un loisir contemplatif et modeste. « Ce que j’aime au Samu, c’est l’immédiateté. Dans la vigne, cela n’est pas possible. Nous travaillons sur des éléments que nous ne pouvons pas contrôler : un gel et la vigne est ruinée », décrit le presque septuagénaire. Portant ainsi les soucis d’un vigneron sans en subir le pincement financier, Christian Le Teurnier estime donc qu’il n’en est pas vraiment un. « Les vignerons vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Pour moi, c’est un peu de travail, mais ce n’est pas le mien. J’ai le plaisir !”

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Maison Le Teurnier

Dans l’ancien domaine viticole qu’il habite après l’avoir reconstruit, le médecin retrousse pourtant ses manches. Depuis sa première récolte en 2022, la cuvée Maï de la Maison Le Teurnier – ainsi nommée en hommage à son épouse et pour éviter le cahier des charges bordelais – représente 1 800 bouteilles par an. Une production pour moitié consommée par son propriétaire et l’autre moitié «vendu à des amis et collègues» par le bouche à oreille – avec des tarifs préférentiels pour les soignants aux salaires les plus bas. Sur la contre-étiquette de ce vignoble appelé Les Premières Cabanes, le médecin urgentiste présente un vin “fait d’amitié, d’abord avec Thierry, la référence et le pivot”qui fait référence à son voisin vigneron qui l’a initié de la taille au relevage. “Il ne me doit pas grand-chose.”tempère la personne concernée, «Je ne l’aurais pas fait s’il n’était pas un gars formidable qui aimait le vin. Je n’ai ni son éducation ni sa culture, mais il aime les gens et il le fait pour s’amuser sur un petit terrain, comme s’il avait un potager. C’est un jeu !”

Un jeu aux arômes de Merlot pourtant très sérieux, qui permet à Christian Le Teurnier de présenter « un joli vin avec beaucoup de fruit », savoir-faire de son ami, qui exploite les 50 hectares en Bordeaux Supérieur du Château Matalin à Targon. « Je suis un peu désillusionné et fatigué. Il me surprend, il monte sur son petit tracteur et il fait des choses”, dresse le portrait de Thierry Faure. Une description fidèle au tempérament du retraité qui définit son parcours comme une surprise. « Je n’avais pas le profil, j’étais moyen à l’école, plus intéressé par les filles que par les études. Mais il y a une part de chance et ma joie de petit garçon était de monter dans un camion de pompiers. Aujourd’hui, je l’aime toujours”confie Christian Le Teurnier.

« Les vertus du vin rouge »

Le lien entre médecine et vin ? Il ne le fait pas. « Prendre soin des vignes est plus proche du rôle d’un père que de celui d’un médecin : on les accompagne en les regardant grandir et en essayant que tout se passe le mieux possible. Et puis comme la moisson, l’enfant s’en va”philosophe l’urgentiste qui estime que « le vin c’est l’amour et ouvrir une bouteille c’est boire une histoire ».

Le sien est simple et aussi paisible que “sa belle vie” : à presque 70 ans, il est heureux et fier de ce vin élaboré par ses mains et celles de ses descendants. Alors pour celui qui loue « le caractère sacré du vin, qui véhicule autre chose, tout comme le pain »la recette contient “cette magie” qui unira toujours les hommes.

 
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