Le gonflement dont personne ne parle

Le gonflement dont personne ne parle
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La défense? Mauvaise réponse.

Des garderies d’un océan à l’autre ? Vous êtes sur le terrain.

Le nouveau programme de soins dentaires ? Passez votre tour.

Logement et construction ? Reculez de trois espaces.

Des intérêts sur la dette ?

Non.

Le poste budgétaire de loin le plus lourd, et celui dont les coûts augmentent le plus rapidement, est le Programme de sécurité de la vieillesse. Oui, des pensions pour les Canadiens de 65 ans et plus ! En 2028, il monopolisera 100 milliards de dollars sur un coût de programme de 544 milliards, soit 18 % du budget, hors coût de la dette. C’est plus important que l’assurance-emploi, l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) et les transferts en santé… réunis.

En 2028, les sommes consacrées à la Sécurité de la vieillesse auront bondi de 30 milliards par rapport à 2022. Cette augmentation représente à elle seule plus d’argent que le total des sommes versées en ACE en 2022 (25 milliards). C’est autant que les ressources financières qui seront consacrées aux garderies pour les cinq prochaines années.

Et ce n’est pas fini, car la population canadienne continuera de vieillir au-delà de 2028. Ce n’est qu’après 2030 que la situation commencera à se stabiliser, avant que le poids de ce programme ne diminue proportionnellement au PIB du pays. Calmement.

J’ai lu quelque chose d’intéressant cette semaine, c’était dans le Globe et courrier, un professeur de politique à l’Université de la Colombie-Britannique a souligné que malgré un budget résolument orienté vers les jeunes, le gouvernement fédéral dépenserait encore beaucoup plus pour les retraités que pour les citoyens moins âgés. L’année dernière, Ottawa a dépensé, sur une base individuelle, 5,5 fois plus d’argent pour une personne âgée de 65 ans et plus que pour un membre de la prochaine génération.

Il a également souligné que les adultes de 35 ans d’aujourd’hui paieraient 40 à 60 % de plus que les baby-boomers de leur époque pour financer, par leurs impôts, la retraite de leurs compatriotes plus âgés. C’est sans compter leur contribution aux services de santé, intensivement sollicités par la population âgée. Cette augmentation des coûts s’explique par le fait que moins de travailleurs soutiennent un plus grand nombre de retraités, qui, de surcroît, vivent plus longtemps.

Pour les retraités qui se demandent pourquoi, après avoir enrichi les caisses de l’État durant leur vie active, ils n’ont pas droit à un allégement fiscal, vous avez ici un élément de réponse. (Le plus simple est de rappeler que tous les revenus sont imposés au Canada.)

Vus sous cet angle, les récents programmes destinés aux jeunes générations semblent soudain moins frivoles. Un gouvernement qui voulait assainir les finances publiques pouvait difficilement réduire l’Allocation canadienne pour enfants ou renoncer à un réseau national de garderies sans tenter de récupérer les sommes du Programme de sécurité de la vieillesse. En fait, si l’on voulait rétablir un certain équilibre entre les générations, c’est là qu’il faudrait se concentrer.

Mais comment?

D’abord, de quoi parle-t-on ? Le programme comprend la Pension de sécurité de la vieillesse (PSV), qui constitue le revenu de base des retraités canadiens, soit quelque 8 500 $ par année à partir de 65 ans. Elle est entièrement financée par les impôts, contrairement au Régime de rentes du Québec (RRQ) et au Régime de pensions du Canada. (RPC) qui sont financés par les cotisations des participants et de leurs employeurs. (Je rappelle au passage que les jeunes paient aussi bien plus que leurs aînés, pour la même promesse de rente.)

Le programme comprend également le Supplément de revenu garanti (SRG) pour les aînés moins fortunés et l’Allocation au conjoint. Les montants de ces deux dernières prestations sont établis en fonction des revenus du ménage ; l’Allocation est versée au conjoint âgé de 60 à 64 ans d’un bénéficiaire de la SSR.

La SSR est parfois comparée à l’aide sociale aux personnes âgées. Je vous rappelle que pour avoir droit à l’aide sociale, la vraie, il faut d’abord avoir liquidé l’essentiel de son patrimoine et se retrouver plus ou moins fauché, ce qui n’est pas le cas de la SSR, qui se base strictement sur les revenus déclarés. L’obligation pour un adulte de se séparer de ses biens avant d’être admissible à une aide financière de dernier recours est pour le moins discutable, loin de moi l’idée de proposer une approche du type « Supplément ».

Cependant, la planification fiscale permet aux retraités de recevoir le SRG tout en disposant d’un actif considérable. Ce ne serait pas facile de combler cette lacune, j’en conviens, et je ne sais pas si cela vaudrait le coup étant donné l’argent qu’on pourrait récupérer en limitant l’accès à la SSR aux personnes âgées qui en ont réellement. besoin. Je soulève la question.

Ce n’est pas la première fois que j’évoque cette possibilité dans un journal, je me fais rarement de nouveaux amis parmi les retraités lorsque je la brandis : le moment est venu d’abaisser les seuils de récupération sur le PSV.

Pour l’année 2024, un retraité a toujours droit à sa pleine pension malgré un revenu personnel de 90 000 $. Deux conjoints déclarant un revenu combiné (50/50) de 180 000 $ ont toujours droit à leur PSV de 17 000 $.

À titre de comparaison, Ottawa commence à réduire l’Allocation canadienne pour enfants lorsque le revenu total d’un ménage dépasse 36 500 $. Dans le cas du PSV, sans descendre aussi bas, je vois la possibilité de certains ajustements, sans mettre en danger les principaux acteurs.

Plus controversé encore : le relèvement de l’âge de la retraite. Le gouvernement de Stephen Harper s’était engagé dans cette voie en voulant augmenter graduellement l’âge d’admissibilité à la pension fédérale de 65 à 67 ans, un projet annulé par les libéraux de Justin Trudeau lors de leur arrivée au pouvoir.

Je trouve trop facile de faire de la politique sur ces questions brûlantes. Pour éviter ce piège, certains pays ont mis en place des mécanismes indépendants qui fixent l’âge de la retraite sur la base des données sur l’espérance de vie. Cela ne plairait pas à tout le monde, évidemment, mais il y aurait moyen de s’en inspirer.

Le programme de Sécurité de la vieillesse a été lancé à une époque où la retraite ne durait pas 30 ans, où les jeunes générations, nombreuses, pouvaient se partager une facture moindre.

Nous y consacrerons bientôt 100 milliards par an. Sur les 544 milliards en divers programmes et transferts. Bien sûr, il n’est pas possible de couper drastiquement l’enveloppe, mais il faut cesser de la considérer comme une vache sacrée.

Je vous laisse réfléchir à tout ça.

PANNEAU D’AFFICHAGE : LOTO FONDS FTQ

Le Fonds de solidarité de la FTQ ouvre à nouveau ses portes aux contributions forfaitaires et aux prélèvements bancaires automatiques, mais les places sont limitées. La récolte sera plafonnée à 75 millions de dollars.

Les personnes intéressées sont invitées à s’inscrire sur le site Internet du Fonds du 6 au 20 mai, les épargnants pouvant contribuer seront sélectionnés par tirage au sort fin mai.

Notez qu’il ne s’agit pas d’un billet d’entrée à vie. Les personnes retenues disposeront de dix jours pour souscrire aux actions du fonds par le biais d’une contrition unique pour un programme de prélèvement courant du 1er juin 2024 au 31 mai 2025.

Donc.

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