une annonce mardi en Gaspésie

De nouvelles mesures pour protéger les habitats du caribou des montagnes de la Gaspésie et du caribou des bois de Charlevoix seront annoncées mardi par le gouvernement du Québec, une première étape après des années de tergiversations au sujet de ces espèces menacées.

Le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, doit se rendre en Gaspésie mardi prochain pour faire ces annonces. Il sera accompagné de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

Obtenue de plusieurs sources distinctes, cette information a été confirmée par le bureau de M. Charette vendredi après-midi. Ce dernier a refusé de commenter davantage.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, doit se rendre en Gaspésie mardi. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Des projets pilotes en l’absence de stratégie

Comme le rapportait Radio-Canada cette semaine, le gouvernement Legault ira officiellement de l’avant avec deux projets pilotes. Cela signifie donc que le Conseil des ministres a finalement approuvé mercredi certaines mesures concoctées par les équipes des deux ministères concernés.

Québec ne déposera pas, pour l’instant, de stratégie globale pour ses 13 troupeaux, promise depuis plus de cinq ans. Selon nos informations, la province veut d’abord mesurer la réception mesures qui seront mises en œuvre dans le cadre des projets pilotes.

Seuls les troupeaux de Charlevoix et de la Gaspésie seront ciblés lors de cette première étape.

Pour les autres populations de caribou forestier, le gouvernement provincial devrait maintenir toutes les mesures provisoires actuellement en vigueur. Dans plusieurs régions, des moratoires sur l’exploitation forestière sont imposés en attendant la soumission de la stratégie complète.

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Les zones en rose sont ciblées par des mesures intérimaires en attendant la présentation de la stratégie de protection du caribou forestier et du caribou de montagne.

Photo : Ministère des Richesses naturelles et des Forêts

Modifications réglementaires

Les nouvelles mesures seront réservées à deux troupeaux en situation d’extrême précarité et dont les habitats sont fortement perturbés par les activités humaines. Parmi les mesures qui seront annoncées, Québec devrait notamment dévoiler des zones d’habitats en restauration.

Ces habitats sont définis comme territoires perturbés […] qui sont fréquentés par les caribous mais dont les conditions actuelles […] sont jugés insuffisants pour assurer le maintien ou la croissance des populations, peut-on lire dans la documentation gouvernementale. L’objectif est de favoriser leur restauration afin qu’ils redeviennent propices au caribou.

Les nouvelles mesures impliquent des modifications au Règlement sur les habitats fauniques, qui régit les utilisations autorisées ou non autorisées dans l’habitat d’une espèce menacée ou vulnérable. L’industrie forestière, l’industrie minière ainsi que le secteur récréotouristique pourraient ainsi être touchés.

Au bord du gouffre

Les caribous sélectionnés pour les projets pilotes sont au bord du gouffre et déjà soumis à des mesures de conservation extrêmes. Dans les deux cas, des programmes intensifs de contrôle des prédateurs sont en vigueur. Québec tente également d’accélérer la fermeture des chemins forestiers dans leur territoire respectif.

La harde de caribous des montagnes de la Gaspésie représente un écotype distinct des autres hardes de caribous forestiers. Sa situation est si précaire que le Québec capture depuis deux hivers des femelles afin de les mettre dans des enclos de maternité, histoire de les protéger des prédateurs lors des naissances printanières.

Dans Charlevoix, l’ensemble du troupeau de caribous des bois vit en enclos depuis l’hiver 2022, dans le parc national des Grands-Jardins. Après 11 naissances l’an dernier, le troupeau atteint 31 individus, un sommet depuis le creux historique de 16 animaux il y a deux ans.

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Caribou de Charlevoix devant leur enclos (Photo d’archive)

Photo : Jean-Simon Bégin

En plus de ces deux troupeaux, la harde Val-d’Or vit également en enclos depuis plusieurs années. Sur la Côte-Nord, la population du réservoir Pipmuacan inquiète et pourrait devenir la prochaine à atteindre le seuil critique. Là-bas, les Innus de Pessamit proposent l’aménagement d’une vaste aire protégée et attendent toujours sa création, promise par Benoit Charette.

À l’échelle provinciale, il ne reste actuellement qu’un peu plus de 5 000 caribous de forêt ou de montagne. Les populations, en général, montrent des signes de déclin depuis plusieurs années. Selon le ministère de la Faune, la destruction de leur habitat, principalement à cause de l’exploitation forestière, figure en tête des facteurs ayant contribué à ce déclin.

Pas de calendrier pour l’avenir

Québec ne fixe actuellement aucune date limite pour terminer ses travaux d’élaboration de la stratégie complète. Cette dernière devait être rendue publique lors du premier mandat de la Coalition Avenir Québec (CAQ), sous la responsabilité de l’ancien ministre Pierre Dufour.

Depuis trois ans, le gouvernement fédéral menace de s’impliquer dans ce dossier. Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a entamé des démarches auprès du Conseil des ministres pour l’imposition de décrets au Québec.

En vertu de la Loi canadienne sur les espèces en péril, M. Guilbeault est légalement tenu d’intervenir si des espèces qui y sont soumises, comme le caribou, sont en danger en raison de l’insuffisance ou du manque de mesures. protection des provinces ou des territoires.

Les ministres Guilbeault et Charette ont discuté de la question du caribou lundi dernier, en marge du sommet sur la pollution plastique à Ottawa.

 
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