Moins de moineaux qu’avant au Québec ? – .

Moins de moineaux qu’avant au Québec ? – .
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Faits

Je n’ai trouvé aucune raison de croire que le Moineau domestique ou l’Étourneau sansonnet — qui sont d’ailleurs deux espèces « envahissantes » introduites d’Europe — aient connu récemment des épisodes de mortalité massive, comme ce qui se produit suite à une épidémie ou la famine, par exemple. Interrogé à ce sujet, Gaétan Lord, du Club des ornithologues de Québec, ne m’a rien dit de tel non plus.

À long terme, cependant, il ne fait aucun doute que les deux espèces connaîtront un déclin prononcé. Les populations de moineaux, en particulier, se sont littéralement effondrées au cours des cinquante dernières années, comme l’ont montré plusieurs études.

Par exemple, L’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, qui est sans doute l’effort de « recensement » le plus important de la faune aviaire de notre pays (basé sur d’innombrables heures d’observation réalisées par des milliers de volontaires sur plusieurs années), a mesuré un déclin d’environ la moitié sur une période de 25 ans. Tandis que les bénévoles duAtlasavaient observé le moineau domestique dans 38,5 % des parcelles visitées entre 1984 et 1989, contre seulement 21,9 % en 2010-14.

Le rapport L’état des populations d’oiseaux au Canada 2019 On retrouve sensiblement la même chose, mais sur une période plus longue : une baisse de 81 % entre 1970 et 2016. Et la même tendance prévaut d’ailleurs en Europe.

Cela ne veut pas dire que le moineau domestique est menacé d’extinction – l’espèce était si abondante auparavant que même ce déclin prononcé ne le met toujours pas en danger – mais cela tend à confirmer l’impression de Mme Martineau : il y en a beaucoup moins maintenant.

Il en va de même pour l’étourneau sansonnet, même si la chute est relativement moins prononcée chez lui. L’état des populations mesuré un déclin de « seulement » 65 % sur 50 ans dans son cas, alors qu’en L’Atlasl’espèce n’a été observée que dans 37,6 % des parcelles visitées en 2010-14, alors qu’elle était observée dans près de 50 % des localités 25 ans plus tôt.

Lui non plus n’est pas menacé d’extinction, notons-nous : « Malgré ces récentes fluctuations, l’étourneau sansonnet reste l’un des oiseaux les plus abondants en Amérique du Nord. Par conséquent, même s’il est étranger ici, il vaut mieux l’accepter, car il est parmi nous pour rester, très ancré dans nos paysages habités », indique L’Atlas.

L’agriculture intensive

Ce sont essentiellement les mêmes facteurs qui expliquent le déclin des deux espèces (même si le moineau y est plus sensible), à ​​savoir les changements dans nos pratiques agricoles. Dans la seconde moitié du XXe siècle, en effet, la campagne québécoise a perdu environ 80 % de ses pâturages, qui ont été en grande partie remplacés par des cultures intensives de maïs et de soja, lit-on dans un rapport de 2014 du Regroupement des oiseaux du Québec, à propos de la situation générale. déclin des oiseaux ruraux.

Cependant, contrairement aux pâturages, ces cultures laissent les terres complètement nues au printemps, lorsque les oiseaux arrivent du sud, ce qui en fait pratiquement des déserts pour les oiseaux.

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étourneau sansonnet européen (Wiki Commons)

Il y a également moins de bandes laissées en jachère, moins de reproductions qu’auparavant et les animaux sont désormais gardés en permanence à l’intérieur. Pour un oiseau comme le moineau domestique, qui se nourrit à 95 % de céréales (comme celles des mangeoires pour oiseaux, mais l’espèce se nourrit également de céréales contenues dans les excréments d’animaux), de tels changements ont fait une grande différence.

Le fait que les sols soient plus souvent dépourvus de couverture végétale, ainsi que l’utilisation de pesticides, font également qu’il y a moins d’insectes qu’avant dans les campagnes. Or, si les invertébrés ne représentent pas une grande partie de l’alimentation des moineaux adultes, ils constituent 90 % de l’alimentation des juvéniles durant leurs premiers jours de vie, et les deux tiers durant le reste de leur développement, selon une étude. Fiche d’information du ministère de l’Environnement sur l’espèce. (Notez que les invertébrés constituent une Source de nourriture plus importante pour l’étourneau.)

“Selon les données d’eBird [un projet de science citoyenne en ornithologie], le moineau semble encore assez abondant dans les districts centraux du Québec», constate malgré tout Gaétan Lord, du Club des ornithologues de Québec. Mais il se peut qu’il soit encore souvent signalé dans eBird simplement parce qu’il y a plus d’observateurs qu’auparavant.

Quoi qu’il en soit, il est encore probable que l’espèce soit moins présente qu’avant dans les districts centraux du Québec, poursuit M. Lord. Non seulement sa population générale a considérablement diminué, mais certains de ses principaux prédateurs, notamment l’émerillon et l’épervier de Cooper, s’aventurent plus qu’avant dans les villes.

Verdict

Très probable. Globalement, il est indéniable que les populations de moineau domestique et d’étourneau sansonnet ont connu des déclins très prononcés au cours des dernières décennies, même si toutes deux restent abondantes. Il est donc fort probable qu’il y en ait moins qu’avant au Québec.

 
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