Verdi, le chiot guide pour aveugles, apaise les tensions à l’école

Verdi, le chiot guide pour aveugles, apaise les tensions à l’école
Verdi, le chiot guide pour aveugles, apaise les tensions à l’école

Il a quatre mois et vient de commencer l’école au collège Eugène-Atget. Un peu jeune ? Mais Verdi – c’est son nom – ne ressemble pas tout à fait aux étudiants, professeurs ou personnels qui fréquentent l’établissement. Nous parlons ici d’un golden retriever appelé à devenir chien-guide de personnes handicapées. « À ma connaissance, nous sommes le seul collège, du moins en Gironde, à accueillir un chien de cette manière et de manière permanente », précise Daniel Alonso, le conseiller principal d’éducation (CPE) chargé du suivi de cette initiative. Alors, que fait ce chiot ici ?

L’histoire a commencé au cours de l’année scolaire précédente. « Chaque année, avant les vacances de Noël, nous organisons une semaine de solidarité et de fraternité, où nous invitons les associations. Et parmi celles-ci, il y avait l’association des Chiens-Guides du Grand Sud-Ouest Aliénor Bordeaux (1), qui forme des chiens-guides donnés aux personnes malvoyantes ou aveugles », indique Ouacila Hivert, la directrice. Une présence qui a suscité chez Valérie Urruty, accompagnatrice d’élèves en situation de handicap (AESH) au sein de la section Ulis (enfants souffrant de troubles physiques ou psychiques), l’envie de devenir à son tour famille d’accueil d’un chien de l’association, dans le cadre du suivi de l’animal. entraînement. « Je n’avais jamais eu de chien auparavant, mais j’avais très envie de m’impliquer pendant deux ans et d’aider l’association », explique-t-elle.

« Cela a été unanimement apprécié par tout le monde : étudiants, enseignants, personnels administratifs »

Parmi les missions des familles d’accueil figure la socialisation du chien ; ce qui signifie pouvoir l’emporter partout. C’est ainsi que Valérie Urruty a évoqué la possibilité de l’avoir avec elle à l’école auprès du directeur très enthousiaste, qui a ensuite relayé la demande auprès de l’établissement et de ses autorités. « Elle a été unanimement appréciée par tout le monde : étudiants, enseignants, personnels administratifs », indique Ouacila Hivert. La hiérarchie de l’Éducation nationale n’a également rien trouvé à redire : « Le directeur académique a trouvé le projet intéressant et innovant. »

Essai transformé

Mais avant de passer à la réalisation, l’association Chiens guides d’Aliénor a d’abord voulu tenter l’expérience, en fin d’année dernière, avec un chien en fin de formation, Ulysse, pour juger du bien-fondé réel du projet. Un essai transformé, qui a donc conduit à l’intégration définitive de Verdi au sein du collège Eugène-Atget à partir de septembre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le chiot est rapidement devenu la star et la mascotte de l’établissement : « À chaque sortie dans la cour, pendant la récréation, tout le monde a envie de le caresser », témoigne Valérie Urruty.


En classe ou au CDI, Verdi n’est jamais loin des élèves.

D.F.

Mais Verdi n’est pas là pour être une peluche. Avec Valérie Urruty, il accompagne les 15 élèves de la section Ulis, notamment lorsqu’ils se rendent en classe lors des différents cours d’inclusion : « On reste avec eux dans la classe et, après avoir reniflé, Verdi finit par se coucher. Je dis juste aux enfants de fermer leurs sacs et de faire attention à ce qu’ils laissent tomber par terre. Et quand je le sens commencer à s’agiter, je le sors. » Une présence rassurante dans la classe – « on ne les empêche pas de le caresser » – mais aussi à l’extérieur.

Un chien médiateur

Car si le chiot peut aider les enfants de la section dans leurs problèmes, il peut aussi jouer le rôle de médiateur entre eux et les autres élèves de l’établissement. « Pendant la récréation, j’ai remarqué que les enfants de la classe d’Ulis avaient tendance à rester seuls, que leur groupe était isolé des autres. Verdi peut être le lien entre les étudiants, le contact se fait par sa présence. En plus, pour lui, tous les enfants sont pareils, il n’y a pas de différence”, souligne Valérie Urruty.

L’AESH a également testé ce rôle de médiation animale sur un autre enfant qui avait visiblement peur des chiens : « Pendant que tous les autres s’approchaient, lui s’éloignait. J’essaie de lui faire comprendre que Verdi n’est pas mauvais, mais j’y vais doucement. » Plus généralement, l’effet Verdi devrait permettre « d’apaiser le climat scolaire et les tensions qui peuvent exister », estime le CPE Daniel Alonso. « On se rend compte que les enfants vont assez mal depuis le Covid. Et un étudiant qui se sent bien travaille mieux », assure Ouacila Hivert.

Il y a donc du travail à faire pour Verdi au cours des deux prochaines années. « Comme il est encore bébé, nous lui avons prévu des lieux de refuge du côté de l’administration », explique le proviseur.

(1) L’association est située à Mérignac. Tel. 05 56 47 85 15. Journée portes ouvertes ce dimanche 29 septembre de 10h à 18h

 
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