Françoise Souliman. Photo DR
Elle a pris ses fonctions à la préfecture de Meurthe-et-Moselle il y a un an. Un caractère fort, une prise de décision claire et une appétence pour les questions de sécurité font d’elle un profil qui se démarque dans le paysage politique et économique.
C’est grâce à son rôle qu’elle s’est fait connaître. Plus précisément, il ne faut absolument pas l’appeler ainsi. Françoise Souliman n’est pas préfète mais « Madame le préfet ». Premier acte d’une femme qui ne se laisse pas tromper. La suite prouvera qu’en réalité aussi, elle sait ce qu’elle veut… ou pas. Françoise Souliman est arrivée à Nancy le 21 août 2023. Elle succède à Arnaud Cochet. A 63 ans, elle est la première femme préfète du département. Visites de terrain, rencontres régulières avec la presse, c’est par le contact et l’action que Françoise Souliman comprend son rôle.
Ces dernières semaines, son nom est régulièrement associé à une autre figure forte de Meurthe-et-Moselle. Entre Françoise Souliman et Hervé Féron, le maire de Tomblaine, l’ambiance est électrique. Sujet de discorde : la réquisition de la caserne Tomblaine. Un maire qui démissionne, un préfet qui ne lâche rien. Elle n’hésite pas, lorsqu’elle en a l’occasion, à tacler l’édile. Il y a quelques jours à peine, Françoise Souliman était au coeur de l’actualité suite à l’expulsion du cirque Crone, ordonnée par le tribunal judiciaire de Nancy, ce dernier étant illégalement installé sur le parking du magasin Brico Dépôt à Essey après avoir sillonné le département.
Précédemment préfète d’Eure-et-Loir depuis 2021, en passant par les Alpes-Maritimes, le Var, la Haute-Garonne, la Haute-Marne, l’Ardèche comme sous-préfète puis préfète, préfète déléguée à la Défense et à la Sécurité pour la Région Bretagne… elle a occupé plusieurs postes à responsabilités. « Je crois au rôle facilitateur et fédérateur de l’État. C’est ce que je souhaite pouvoir mettre sur la table dans l’exercice de mes fonctions », a-t-elle déclaré lors de son investiture. Aux côtés des entreprises locales « fragilisées par les différentes crises », elle se considère comme un « VRP des aides de l’État ».
Réputée pour son appétit et sa maîtrise des questions de sécurité, qu’elle tire sans doute de son expérience de chef de projet au cabinet du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua de 1993 à 1995, c’est cette préoccupation qu’elle avait choisi de mettre en avant lors de son arrivée Nancy. Un sujet qui doit être « étudié de près ». Elle effectuera son premier déplacement dans le nord du département, dans la commune de Mont-Saint-Martin particulièrement touchée par les émeutes de juin, où elle rencontrera le maire et la police. Premiers pas sur un chemin dont rien ne semble pouvoir dévier.
