Zurich (awp) – La Bourse suisse devrait débuter la séance en hésitant mercredi, malgré la nette hausse de Wall Street en clôture la veille. Alors que la saison des résultats trimestriels se poursuit, les investisseurs porteront aujourd’hui une attention particulière à la performance du géant pharmaceutique bâlois et poids lourd du marché suisse Roche.
Outre-Atlantique, les principaux indices américains ont terminé en nette hausse mercredi soir. Les indices des directeurs d’achat (PMI) du mois d’avril, nettement inférieurs aux attentes, laissaient penser que la Fed pourrait baisser ses taux en 2024, observe John Plassard de Mirabaud Banque. L’indice PMI composite américain S&P Global est tombé à 50,9 en avril, signalant la plus faible expansion du secteur privé du pays depuis décembre.
L’activité a progressé à un rythme plus lent dans les secteurs manufacturier et des services, avec des taux de croissance atteignant respectivement leurs plus bas niveaux en trois et cinq mois. Les marchés d’options estiment désormais qu’il y a environ une chance sur cinq que les taux américains soient relevés dans les 12 prochains mois, estiment les analystes, une forte augmentation depuis le début de l’année, ajoute l’expert de la banque genevoise.
Ce mercredi, les investisseurs analyseront l’indice Ifo allemand du mois d’avril ainsi que les commandes de biens durables aux Etats-Unis en mars.
Vers 8h10, l’indice SMI s’établissait à 11.467,25 points, en baisse imperceptible de 0,02%, selon les données d’avant-Bourse de la banque Julius Bär. Sur les vingt valeurs composant l’indice phare, deux seulement ont perdu du terrain, les dix-huit autres en ont gagné.
Les trois principales capitalisations boursières, Nestlé, Novartis et le bon Roche ont soutenu le SMI, toutes trois gagnant 0,1%, mais se retrouvant néanmoins en fin de liste des gagnants actuels en compagnie du défensif Swisscom (+0,1%). Le mastodonte pharmaceutique et diagnostique Roche a une nouvelle fois souffert au cours des trois premiers mois de l’année de l’évaporation des derniers revenus de la franchise Covid-19. La force persistante du franc et la concurrence des versions génériques et biosimilaires de ses médicaments ont également pesé.
Le chiffre d’affaires a ainsi reculé de 6,0% à 14,40 milliards de francs suisses, en baisse de 6% sur un an. Débarrassé des effets de change, la multinationale rhénane calcule une croissance de 2% et renouvelle sa feuille de route pour l’ensemble de l’exercice. Hors effet Covid-19, cette même croissance aurait atteint 7%.
En tête du classement, Logitech (+0,2%) prend la tête, ABB et Holcim (+0,2%) talonnant le fabricant californien de périphériques et accessoires informatiques de Valdo.
Du côté des perdants, Richemont (-1,5%) hérite de la lanterne rouge, le géant du luxe genevois étant pénalisé par la performance de Kerring au 1er trimestre, tout comme, hors SMI Swatch Group (-1,1%). UBS (0,7%) était également à la peine, Citigroup ayant abaissé sa recommandation pour le titre de numéro un suisse de « Acheter » à « Neutre » ainsi que l’objectif de cours de 28 à 27 francs.
Hors SMI, U-Blox perd 1,1%, le fabricant de semi-conducteurs ayant vu son chiffre d’affaires chuter de plus de moitié au premier trimestre 2024, à l’issue duquel il a plongé dans le rouge au niveau opérationnel. L’entreprise zurichoise prévoit une reprise séquentielle au cours des prochains trimestres.
Galderma (+1,1%) a vu ses revenus s’envoler au premier trimestre 2024, franchissant pour la première fois la barre du milliard de dollars. Le laboratoire dermatologique a confirmé ses prévisions pour l’année en cours.
Temenos (+0,2%) a mis plus d’un an pour annoncer l’arrivée d’un nouveau directeur général pour remplacer Max Chuard, parti brutalement en janvier 2023. Le Français Jean-Pierre Brulard prendra les rênes le 1er mai. Le groupe a publié mardi après clôture des résultats trimestriels en amélioration.
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