Le Vlaams Belang en passe de devenir le parti leader en Flandre

Le Vlaams Belang fait l’objet de toutes les attentions dans le nord du pays. Le parti d’extrême droite est en passe de devenir le premier parti flamand. Un succès qui pourrait prendre des allures de séisme et provoquer de périlleuses négociations en vue de former un gouvernement en Flandre.

Les prochaines élections devraient entraîner une augmentation spectaculaire des groupes d’extrême droite et de droite populiste à travers l’Europe. Donné pour mort en 2014 – la N-VA avait alors siphonné ses électeurs – le Vlaams Belang est revenu en force en 2019. Et depuis, les sondages le montrent en progrès jusqu’à supplanter la N-VA, l’autre parti nationaliste. Plus de 25 % des intentions de vote lui sont régulièrement attribuées, un score qui dépasserait celui de sa victoire en 2004, à une époque où la N-VA était encore un petit parti dans un cartel avec le CD&V. Une situation paradoxalement inconfortable : un score inférieur à celui attendu ressemblerait à une défaite.

Le parti s’est profilé lors de la dernière législature sur le mécontentement et la peur des citoyens face aux mesures de gestion de la pandémie de covid-19, de la crise migratoire, de la crise énergétique et des guerres en Ukraine et à Gaza. Lors des discussions très tendues en Flandre sur la gestion de l’azote, il s’est résolument rangé du côté des agriculteurs, gagnant ainsi un nouveau terrain électoral. Surfant sur la théorie complotiste du grand remplacement, il s’est également prononcé contre le « wokisme » et les subventions accordées au monde associatif.

La possibilité d’une majorité combinant la VB et la N-VA en Flandre sera l’un des enjeux du scrutin. Même si les chances de voir les deux partis former un exécutif sont minces, cela pourrait conduire à de longues négociations, avant de se conclure par un échec, et par des tensions internes au sein de la N-VA où partisans et opposants d’une alliance avec l’extrême droite pourraient se déchirer. les uns les autres. Un « bloc nationaliste » atteignant 50 % constituerait également une menace pour l’avenir institutionnel du pays, la N-VA souhaitant engager un virage confédéral tandis que le VB veut s’engager dans la scission du pays à travers une déclaration de souveraineté au Parlement flamand.

Le Vlaams Belang s’est toutefois préparé à y participer. Il a fait appel à des experts pour élaborer son programme, organisé des journées d’études et des conférences ainsi qu’une série de conférences thématiques qui ont abouti à un document intitulé « La Flandre est à nouveau la nôtre ». ) d’une centaine de pages structurées autour de trois axes : plus de Flandre, plus de pouvoir d’achat, moins d’immigration.

Lors de l’établissement des listes, le président Tom Van Grieken a veillé à placer systématiquement un nouveau venu à l’une des trois premières places. Les têtes de liste sont généralement des personnalités du parti à deux exceptions près : Britt Huybrechts, ancien président du cercle étudiant catholique KVHV, emmènera le VB dans le Brabant flamand pour remplacer une autre figure étudiante, Dries Van Langenhove, leader du parti. le mouvement identitaire Schild & Vrienden et Lode Vereeck, ancien de la Lijst Dedecker, à Anvers.

Le Vlaams Belang a connu quelques problèmes avec certains de ses représentants au cours de la législature. Confronté à des problèmes juridiques, Dries Van Langenhove a quitté son poste de député et a été condamné en première instance en mars dernier à un an de prison pour violation des lois contre la négation de la Shoah, le racisme et la discrimination.

À la mi-décembre, l’ancien sénateur Frank Creyelman a été exclu du parti en raison de ses liens avec un agent chinois. Son frère, Steven, a été contraint de démissionner de deux commissions militaires à huis clos de la Chambre et ne s’est pas présenté à nouveau le 9 juin. Et en mars, de nouveaux soupçons d’ingérence étrangère ont visé une des figures historiques du parti. , Filip Dewinter, tant pour sa proximité, au moins politique, avec un média européen accusé de servir la propagande russe, que pour avoir reçu de l’argent d’un agent chinois en 2015-2016.

Ce succès du Vlaams Belang va encore creuser le fossé entre le nord et le sud du pays où le parti antisystème à succès est le communiste PTB. Cela réduira également la marge de manœuvre des partis traditionnels pour former un gouvernement. Sous le cordon sanitaire, le VB n’entrera pas dans un exécutif fédéral mais ses idées sur la sécurité et l’immigration risquent d’orienter les négociations et de compliquer la conclusion d’un accord.

A Bruxelles, le Vlaams Belang pourrait également compliquer considérablement la tâche des négociateurs d’une coalition régionale. S’il remportait un grand nombre de sièges flamands, il se rendrait incontournable ou forcerait une alliance entre un grand nombre de partis flamands, dont la N-VA.

Belgique

 
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