« J’avais besoin de bras pour cueillir les pommes »

« J’avais besoin de bras pour cueillir les pommes »
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Tribunal correctionnel de Tours

Une somme à cinq chiffres. Wilfried est condamné à verser 86 453 € à la Mutualité sociale agricole (MSA). Mardi 16 avril 2024, cet ancien arboriculteur a également écopé de dix-huit mois d’emprisonnement ferme avec sursis simple pour le travail dissimulé d’une cinquantaine de personnes, sans s’être assuré de la validité de leur titre de travail. séjour, entre janvier 2020 et juin 2022.

Il nous fallait des mains pour cueillir les pommes », explique simplement l’ancien chef d’entreprise aux manettes. Vingt hectares de plantations, au total.

Tout commence par un signalement du MSA au parquet de Tours. En 2021, l’entreprise de Wilfried n’a déclaré aucun salarié, pourtant la récolte des pommes s’est bien déroulée.

Plusieurs agents du système de protection sociale dédié au personnel agricole se rendent alors à l’exploitation. Une liste des salariés leur est remise. Parmi eux, beaucoup sont des demandeurs d’asile sans autorisation de travailler, ou en situation irrégulière.

Recrutement par le bouche à oreille

L’arboriculteur affirme avoir systématiquement demandé des documents officiels. Celles-ci étaient souvent tout simplement obsolètes. « Il fallait les refaire rapidement. Je demandais des nouvelles au moins une fois par semaine et au final, la saison se déroulait. »

Le recrutement se fait par le bouche à oreille, notamment par l’intermédiaire de deux saisonniers, membres de la communauté russe. « Les gens m’ont demandé où je travaillais, j’ai répondu des pommes et elles sont venues toutes seules » détaille l’un d’eux. Des contrats et des fiches de paie sont délivrés. De quoi faire croire à ces travailleurs que “tout était en ordre.”

“C’est l’hypocrisie de notre systèmesouligne leurs conseils, pour manifester une volonté d’intégration, que faut-il ? Ces mêmes justificatifs pour espérer une régularisation. » Or, ces personnes n’ont officiellement pas le droit de travailler. Mis en examen pour aide au séjour irrégulier, les deux hommes ont finalement été libérés.

Chaque saison, un « course à l’échalote » commencé à trouver des employés en même temps « volontaire et fiable », reconnaît le parquet. Le procureur adjoint Joël Patard reconnaît ainsi que cette affaire n’est pas celle d’un « flux d’immigration » organisé. La société a depuis été liquidée. “ Nous n’avons rien gagné », assure l’ancien chef d’entreprise.

 
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