La production par habitant du Canada chute de 7 % en dessous de la tendance, selon un nouveau rapport de Statscan

La production par habitant du Canada chute de 7 % en dessous de la tendance, selon un nouveau rapport de Statscan
Descriptive text here
Ouvrez cette photo dans la galerie :

Construction sur le site d’un nouveau projet de condominiums au centre-ville de Toronto le 24 janvier.Graeme Roy/La Presse Canadienne

La production économique du Canada par habitant est tombée à 7 pour cent en dessous de sa tendance à long terme, ce qui équivaut à une baisse d’environ 4 200 dollars par personne, selon un rapport publié mercredi par Statistique Canada.

Pour revenir à la tendance au cours de la prochaine décennie, le produit intérieur brut réel par habitant devrait croître à un taux annuel moyen de 1,7 pour cent – ​​​​semblable à la forte expansion aux États-Unis ces dernières années. La tendance de la croissance par habitant est basée sur des chiffres de 1981 à 2023, puis extrapolés jusqu’en 2033.

« Une croissance par habitant de cette ampleur est ambitieuse et s’écarte nettement des tendances récentes », ont écrit Carter McCormack et Weimin Wang, les auteurs du rapport.

La performance économique moribonde du Canada par personne est devenue un sujet de discussion au cours des dernières années. Dans un discours prononcé le mois dernier, la sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, a déclaré que le pays était confronté à une « urgence » liée à une faible productivité du travail et à des niveaux d’investissement des entreprises tièdes.

Les chiffres récents dressent un tableau sombre. Le PIB réel par habitant est tombé aux niveaux observés en 2017. Les travailleurs des régions où la production par habitant est plus élevée ont tendance à gagner des salaires plus élevés et à vivre plus longtemps, ce qui en fait une mesure populaire – bien qu’imparfaite – du niveau de vie d’un pays.

L’économie canadienne a été frappée par la COVID-19 en 2020 et, plus récemment, la hausse des taux d’intérêt a pesé sur la croissance. À une époque de conditions économiques difficiles, la population croît au rythme le plus rapide depuis des décennies – presque entièrement grâce à l’immigration – ce qui fait grimper le dénominateur dans le calcul par habitant.

Pourtant, de nombreux analystes affirment que la faiblesse des résultats n’est pas simplement fonction du cycle économique.

Pendant des décennies, le Canada a été aux prises avec des investissements en capital médiocres. Un rapport de Statistique Canada publié en février indiquait que l’investissement par travailleur en 2021 était inférieur de 20 % à celui de 2006. Au cours de cette période, il y a eu une forte baisse des taux d’entrée d’entreprises, ce qui a entraîné une concurrence plus faible entre les entreprises – et donc moins d’incitations pour elles. investir.

L’investissement des entreprises est un élément essentiel pour accroître la productivité du travail, ou le rendement par heure travaillée. En pratique, cela signifie que les travailleurs disposent de davantage d’outils pour les aider à travailler plus efficacement.

La productivité est le fondement de la croissance par habitant. Au cours des quatre décennies qui ont précédé la pandémie, les augmentations de productivité ont représenté 93 pour cent de l’amélioration du PIB réel par habitant, selon le rapport publié mercredi. (Les économies peuvent également stimuler la production par habitant grâce à des taux d’emploi plus élevés et au fait que l’employé moyen travaille de plus longues heures, bien que ces facteurs aient joué un petit rôle dans les gains à long terme du Canada.)

Le problème pour le Canada est que la productivité du travail a faibli ces derniers temps : même si elle a légèrement augmenté au cours des trois derniers mois de 2023, cela fait suite à six trimestres consécutifs de baisse.

« Une productivité plus élevée devrait être l’objectif de tous, car c’est ainsi que nous bâtirons une meilleure économie pour tout le monde », a déclaré Mme Rogers dans son discours en mars. « Lorsqu’une entreprise offre à ses travailleurs de meilleurs outils et une meilleure formation, ces travailleurs peuvent produire davantage. Cela signifie à son tour plus de revenus pour l’entreprise, ce qui lui permet d’absorber la hausse des coûts, notamment des salaires plus élevés, sans avoir à augmenter les prix.

Dans son récent budget, le gouvernement fédéral a repoussé une partie du pessimisme concernant le déclin de la production par habitant. Étant donné que les nouveaux arrivants gagnent généralement moins que le Canadien moyen, le gouvernement a déclaré que l’afflux récent de personnes pèse sur le revenu moyen et la productivité. « Cela ne doit pas être interprété à tort comme signifiant que la situation de ceux qui sont déjà dans le pays se détériore », indique le budget.

Pourtant, le gouvernement tente désormais de réduire la migration vers le pays, en raison d’inquiétudes quant à l’efficacité avec laquelle le Canada absorbe les nouveaux arrivants dans des domaines clés, tels que le logement.

Dans ses dernières projections, la Banque du Canada a déclaré qu’elle s’attend à ce que le PIB par habitant diminue au premier semestre 2024, avant de se redresser au second semestre et au début de 2025. La banque centrale a déclaré que l’amélioration serait due à l’assouplissement les conditions financières – la banque devrait généralement abaisser son taux directeur vers le milieu de l’année – et la confiance croissante des consommateurs et des entreprises.

Depuis 1981, le PIB réel par habitant a augmenté à un taux annuel moyen de 1,1 pour cent, selon le rapport de Statistique Canada. Pour revenir à la tendance prépandémique d’ici 2033, le Canada devra connaître une décennie de croissance supérieure à la moyenne.

De fortes expansions ne sont pas rares. De 1991 à 2001, le PIB réel par habitant du Canada a augmenté à un taux annuel moyen de 2,2 pour cent, selon le journal Statscan. La mise en œuvre de l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis et l’adoption des technologies numériques ont contribué à stimuler les gains de productivité dans les années 1990.

Selon les auteurs de Statscan, la question reste ouverte de savoir si les technologies émergentes ouvriront la voie à une nouvelle ère de productivité plus forte.

« La capacité des entreprises canadiennes à exploiter les avantages des nouvelles technologies compétitives liées à l’intelligence artificielle, à la robotique et à la numérisation sera essentielle au lien entre investissement et productivité dans les années à venir et pourrait contribuer de manière importante aux changements du niveau de vie », écrivent-ils.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Clap de fin pour Kiliann Sildillia (ex-FC Metz) avec Fribourg ! – .
NEXT Nos prévisions du jeudi 2 mai 2024