SÉNÉGAL-ÉCONOMIE / A Dakar, les petits commerces sont victimes des opérations de désencombrement – ​​Agence de presse sénégalaise – .

Dakar, 24 avril (APS) – Une opération de désencombrement menée dans les communes d’arrondissement de Colobane et Patte d’oie prive de leur lieu de travail de nombreux brocanteurs, vendeurs de produits alimentaires et mécaniciens.

Beaucoup d’entre eux squattaient l’enceinte du parc fioul de Colobane, où ils exerçaient diverses activités allant du commerce de vêtements et d’articles de brocante divers à la mécanique automobile.

L’opération de désencombrement réalisée à Colobane jeudi 18 avril laisse encore des traces. « Tout a été rasé et incendié à la demande du propriétaire du terrain », raconte Khadim. Il accepte avec résignation de quitter ce lieu qui abritait ses occupations depuis plusieurs années.

Les commerçants, vendeurs ambulants et mécaniciens n’arrivent pas à croire, près d’une semaine après l’opération de désencombrement, qu’ils ont été privés du terrain du parc fioul, situé dans la commune de Fass-Gueule Tapée-Colobane. Le visage assombri, certains d’entre eux viennent jeter un dernier regard sur leur ancien lieu de travail. Où ils gagnaient leur vie en effectuant divers petits travaux. Ils récupèrent les objets et les bagages au sol.

L’homme considéré comme le propriétaire du terrain a fini de le faire entourer d’une longue clôture. Impossible de lui tirer un mot sur la récupération des terres. Une voiture de police est arrêtée sur place, les flics guettant la moindre tentative de réoccupation du vaste terrain.

Khadim, l’un des anciens occupants du terrain, lave des chaussures d’occasion pour les revendre. « Je travaille ici depuis 2012. L’expulsion sera préjudiciable à ceux qui avaient des places fixes. Je suis un voyageur de commerce. Parfois je suis ici, parfois j’exerce mes activités ailleurs », raconte ce brocanteur de la région de Diourbel (centre).

L’opération de désencombrement prive de revenus les anciens occupants des terrains du Parc Pétrolier, car ils n’ont plus de lieu pour exercer leurs activités. Il y a la question de l’emploi des jeunes, que les nouveaux dirigeants du pays doivent aborder de front, selon Khadim. « L’État doit nous aider à trouver des espaces où nous pouvons exercer nos activités. Les jeunes que vous voyez ici demandent simplement un coup de main pour travailler et subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Nous demandons aux nouvelles autorités d’y réfléchir au plus vite », plaide-t-il.

Fallou Gadiaga fait partie des victimes du désencombrement. Il observe de nombreuses voitures circuler autour de son ancien lieu de travail. « Nous avions déjà été prévenus. Mais nous pensions que cela s’arrêterait là. À notre grande surprise, la police est venue nous dire que le propriétaire du site voulait le récupérer», raconte M. Gadiaga. Il vendait des chaussures d’occasion depuis près de dix ans à Colobane.

« Nous gagnions bien notre vie ici […] Cela ne doit pas être minimisé», a-t-il déclaré avec amertume, en parlant de l’impossibilité pour lui et les autres brocanteurs d’exercer correctement leurs activités, faute de place.

« L’État doit nous aider à bien nous organiser. Les nouvelles autorités doivent nous trouver des endroits où nous pouvons travailler en toute tranquillité », exige-t-il.

Dame Niang est arrivée récemment de Touba (centre). A Colobane, il a démarré une petite entreprise. « On a bien travaillé ici, ce n’est plus possible », observe-t-il, ajoutant : « Nous demandons aux autorités de penser à nous. L’emploi des jeunes est un facteur de stabilité sociale.

Diop, âgé d’une quarantaine d’années, a l’air très détendu, même s’il se dit inquiet du désencombrement des terrains du Parc pétrolier, qui l’empêche d’exercer ses activités. « Cela faisait un mois que nous étions prévenus mais certains d’entre nous pensaient que cela devait s’arrêter là. Nous demandons désormais au chef de l’Etat et au gouvernement de penser à nous”, plaide-t-il.

Assis sur les décombres, des mécaniciens évoquent la récente opération qui les a privés de leur espace de travail, chacun voulant dire en quoi ils ont été victimes. « Le gouvernement doit nous trouver un terrain. C’est tout ce que nous demandons. Rien n’empêchait l’État de racheter les terrains que nous occupions et de les mettre à notre disposition », a proposé l’un d’eux, suggérant le versement d’indemnités par chacun des brocanteurs, vendeurs de produits alimentaires et commerçants.

Au centre commercial de la Patte d’oie, vendeurs ambulants et commerçants contraints de partir sont déjà revenus squatter dans le même espace d’où ils étaient partis. Dimanche, ils étaient là, chacun à leur place habituelle, obligeant les piétons à se repérer péniblement sur les petits trottoirs ou parmi les nombreuses voitures sur cette chaussée très fréquentée.

« Le maire menace souvent de nous faire partir. Il finit toujours par changer d’avis. Il est très compréhensif. C’est notre ami», commente un vendeur de vêtements d’occasion.

Un vendeur de chaussures installé à Patte d’oie depuis une dizaine d’années dit compter sur la bonne volonté des autorités municipales pour continuer à exercer son commerce au même endroit.

ABD/FSE/MTN

 
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