une quinzaine de ménages vulnérables expulsés vers des hébergements psychiatriques

une quinzaine de ménages vulnérables expulsés vers des hébergements psychiatriques
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Une entreprise privée a expulsé une quinzaine de ménages vulnérables, dont certains occupaient leur logement depuis 27 ans, après avoir conclu un contrat avec un établissement de santé.

“Je n’arrive toujours pas à croire que nous soyons mis dehors par notre propre gouvernement”, déplore Dean Packham, 73 ans.

En 44 ans, ce dernier a tout vécu dans son 6 1/2 au prix de 450 $ par mois de la rue Beurling, à Verdun, qu’il occupe avec sa conjointe, Linda Lee, 67 ans.

« C’est là que nous avons eu notre enfant, là où nous l’avons élevé. C’est notre maison depuis notre mariage », explique la sexagénaire au caractère bien trempé.

« Lorsque nous avons reçu l’avis d’expulsion en octobre, cela a été un choc », poursuit son mari. Nous nous demandions où nous pourrions aller et trouver un logement dans les limites de notre budget. Nous pensions que nous finirions nos jours ici.

Collaboration avec le CIUSSS

Quelques mois après avoir acheté leur immeuble, la société privée Ressources l’Ascension inc. a informé les 15 ménages locataires qu’elle souhaitait modifier l’usage de l’immeuble pour en faire une ressource intermédiaire en santé mentale. Des contrats ont été signés à cet effet avec l’Institut Douglas et le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, ce dernier confirme par courriel.

Le bâtiment s’est ensuite rapidement vidé, la plupart des locataires ayant signé des accords. Deux ménages s’opposent à leurs expulsions, dont Dean Packham et Linda Lee qui sont protégés par la loi Françoise David, qui doit protéger les seniors vulnérables.

« Plusieurs avis d’expulsion n’étaient pas conformes, car ils ne respectaient pas les délais prévus par la loi », explique Kay Lockyer, intervenante et organisatrice communautaire au Comité d’action citoyenne de Verdun (CACV).

Kay Lockyer et Marie-Frédérique St-Onge, organisatrices communautaires au Comité d’action citoyenne de Verdun (CACV).

Photo Clara Loiseau

Pour sa collègue Marie-Frédérique St-Onge, il est clair que les expulsions, dont celle d’un locataire qui y vivait depuis 27 ans, n’auraient jamais dû avoir lieu.

«L’Institut Douglas nous a présenté des travailleurs sociaux qui nous ont assuré qu’ils n’avaient pas le choix de faire cela parce qu’ils subissaient beaucoup de pression pour accommoder les personnes qui quittaient leur service», raconte-elle.

“Dans les règles”

Jointe au téléphone, Nancy Auger, propriétaire de l’immeuble, explique ne pas pouvoir parler du projet en raison de la « confidentialité » et du « secret professionnel ».

“Je peux vous assurer que tout a été fait en toute légalité, dans les règles de l’art”, ajoute-t-elle, avant d’inviter LE Journal pour parler avec l’Institut Douglas et le CIUSSS.

L’établissement de santé s’est toutefois montré avare de commentaires concernant la mise à la rue de familles vulnérables.

« La ressource possède, à notre connaissance, tous les permis nécessaires pour occuper cet immeuble et le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal est assuré que toutes les démarches ont été effectuées conformément à la loi, » nous répondons par e-mail.

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