L’année dernière, l’auteur-compositeur-interprète montréalais d’origine chinoise Anqi Sun était parmi le public du festival Accès Asia, principalement pour encourager un ami. Le 10 mai prochain, ce sera à son tour de monter sur scène pour la 29e édition du festival multidisciplinaire suivi par le collectif de musique électronique Amwaj.
Chaque année en mai, Mois du patrimoine asiatique, le festival Accès Asia investit des dizaines de lieux à travers la ville. En 28 éditions, plus de 1 000 artistes du continent asiatique et de sa diaspora ont défilé dans les différents lieux choisis par le festival. Arts de la scène, arts visuels, médiatiques, littéraires et culinaires : Accès Asia ratisse large.
Ce printemps, les spectacles et activités se dérouleront sur exactement un mois, du 2 mai au 2 juin. Sorts-tu? s’est entretenue avec la chanteuse Anqi Sun, qui participera à un double set à Sala Rossa le 10 mai aux côtés du collectif Amwaj récemment fondé, avec qui elle partage également une collaboratrice.
« En regardant la programmation du festival, je me suis dit wow ! J’ai envie d’aller voir tous les spectacles, rigole l’artiste. Je suis vraiment fier d’y participer. » La soirée du 10 mai sera doublement particulière pour Anqi Sun, car c’est aussi le lancement d’un album : son premier en carrière, Jia. Un son avant tout électronique, mais qui emprunte aussi au folk chinois, pour faire écho au pays où elle a vécu jusqu’à ses 21 ans.
Un album de voyage
En marge de sa performance au Chinatown Spring Festival l’année dernière, Anqi Sun a remarqué lors de conversations un manque de sensibilisation à l’égard du bassin d’artistes asiatiques à Montréal. « J’ai l’impression que beaucoup de gens ne savent pas qu’il y a une tonne d’artistes ici qui ont notre propre matériel », partage-t-elle. Pas seulement quelques groupes faisant de la musique « asiatique ». »
Il souligne largement l’importance en termes de représentation d’un festival comme Accès Asia. “Et les artistes sont tellement passionnés et excités”, ajoute le chanteur. Non seulement pour montrer leur travail, mais aussi pour ajouter une nouvelle voix à l’art local. »
Un objectif louable toutefois fragilisé par le passage du Covid-19, où la diaspora asiatique à Montréal a été victime d’un nombre incalculable d’actes haineux. « À ce moment-là, j’ai réalisé que le monde n’était plus vraiment sûr », raconte Anqi Sun. J’ai pris conscience de traumatismes dont je ne savais même pas que j’avais. »
Crédits photos : Dan Yang.
Cette période a inspiré la première partie de l’album Jia, qui sortira environ un mois après le concert. La deuxième partie, disponible plus tard cet été, demande Maintenant quoi?
Ce sont des chansons écrites l’année dernière sur l’avenir, sur cette tentative d’avancer. En fait, l’album est le voyage de ma dépression politique [rires].
Jia a tout d’un album concept, et sa mise en scène le montrera. L’auteure-compositrice-interprète s’est entourée de la plasticienne Parsa Fard pour « raconter l’histoire » de l’opus.
Le collectif Amwaj, dans la deuxième partie du lancement, mise également sur une expérience visuelle riche grâce à des visuels générés en temps réel. Formé par le musicien syro-canadien Firas Nassri (qui a produit trois chansons sur Jia), la chanteuse irano-canadienne Naghmeh Shafiei et l’artiste visuel Jonathan Hardy, le collectif présentera l’œuvre immersive Les fantômes qui nous habitent, entre musique électronique et sonorités orientales. Une proposition sonore « particulière et profonde », selon Anqi.
La programmation complète du festival Accès Asia ainsi que les billets sont disponibles ici.
* Cet article a été réalisé le Festival Accès Asia.
