en Belgique, les jeunes voteront à partir de 16 ans

en Belgique, les jeunes voteront à partir de 16 ans
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Dès l’âge de 16 ans, ils pourront choisir leurs députés européens. Les jeunes Belges et européens résidant dans ce pays, soit environ 3% du corps électoral, seront automatiquement inscrits sur les listes. Le vote des 16-17 ans sera même obligatoire pour les prochaines élections européennes. Ainsi en a décidé la Cour constitutionnelle le 21 mars 2024, contredisant une décision du Parlement. Selon elle, il est impossible de déroger à un principe constitutionnel datant de 1893 : « Le vote est obligatoire et secret. »

Cette décision a été immédiatement tempérée par la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden : aucun électeur mineur ne pourra être sanctionné s’il ne se rend pas aux urnes le 9 juin. “Tout cela envoie un message très mitigé aux jeunes, comme s’ils n’étaient pas considérés comme de vrais électeurs”regrette Robin Lebrun, politologue spécialiste du vote des jeunes à l’Université libre de Bruxelles (ULB).

Les sanctions sont rarement appliquées

En théorie, les électeurs majeurs s’exposent à des amendes s’ils ne votent pas : entre 40 et 80 euros pour un premier échec, et jusqu’à 200 euros en cas de récidive. En pratique, c’est très différent. « Aujourd’hui, il est assez rare qu’un juge de paix convoque une personne qui n’est pas allée voter »souligne Pascal Delwit, professeur de sciences politiques à l’ULB.

« Quel est l’intérêt d’avoir un vote obligatoire sans sanction ? », demande Fabio, 16 ans, élève de CM2 – équivalent du CE2 français. Curieusement, les jeunes ne semblent pas enthousiastes à l’idée d’aller aux urnes : « Au lycée, on aurait pu aborder ces matières dans des cours de philosophie et d’éducation à la citoyenneté qui ont lieu une heure par semaine. Tout cela est un peu artificiel car le parti qui sera le plus présent sur les réseaux sociaux comme TikTok affectera le plus les jeunes », regrette Fabio. Même chose pour Mahdi, 16 ans et élève de la même classe, qui n’est pas sûr d’aller voter, « peut-être blanc ». « J’ai appris cette obligation à la télévision. Je trouve cette décision assez étrange. Je n’ai pas l’impression de pouvoir choisir pour qui voter. »

L’expérience pourrait être étendue à toutes les élections

Michèle, 16 ans, est plus positive, tout en déplorant le manque d’information sur l’actualité et la politique de son domaine scientifique : «Je veux participer à la vie politique. Je me sens inquiet parce que mes parents travaillent dans les institutions européennes. Mais, avec le lycée, nous ne sommes jamais allés visiter le Parlement européen ou la Maison de l’Histoire européenne qui sont à quelques centaines de mètres, ce qui est dommage. »

Après l’Autriche, Malte et l’Allemagne, la Belgique est le quatrième pays européen à autoriser le vote des jeunes de 16 ans et plus. Quel sera leur impact sur le résultat final du 9 juin ? Faible, car la part de ces nouveaux électeurs reste faible, tout comme leur participation attendue. L’expérience pourrait cependant être étendue en Belgique à d’autres élections.

Robin Lebrun le souligne : « Ce sont probablement les jeunes les plus riches qui voteront. C’est sans aucun doute une occasion manquée. » Il note que l’opinion politique d’un individu ne se détermine qu’à l’âge adulte. « Ce qui manque aujourd’hui, c’est une expérience de démocratie à l’école, Il regrette. Cela pourrait compenser la socialisation politique qui se déroule principalement dans le milieu familial. »

 
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