Dakar, 24 avril (APS) – Laure Tall, directrice de recherche à l’Initiative de prospective agricole rurale (IPAR), a suggéré, mercredi à Dakar, la mise en place de politiques intégrées et systémiques pour répondre aux multiples défis liés au développement de l’agroécologie au Sénégal et en Afrique. .
« Les défis à relever sont multiples. Dans cette conférence, nous parlons beaucoup plus des défis technologiques et de l’amélioration des pratiques culturelles mais au-delà de cela, le véritable défi est d’avoir des politiques intégrées et systémiques », a-t-elle déclaré lors d’un entretien accordé à l’APS.
Laure Tall participe au 4e édition de la « conférence sur l’intensification durable », dont le thème est « résilience et adaptations de l’agriculture ». Transition agroécologique et souveraineté alimentaire ».
“Créer une agroécologie d’intensification durable, cela ne peut pas être l’affaire du seul ministère de l’Agriculture ou de l’Elevage, ni l’affaire du seul ministère de l’Environnement et encore moins l’affaire du seul ministère de l’Hydraulique”, a-t-elle déclaré. expliqué.
Elle a insisté sur la nécessité d’une « coordination à une échelle supra pour permettre à tous les secteurs de travailler ensemble avec un objectif bien défini ».
L’expert précise que « cet objectif ne doit pas viser uniquement à augmenter la production car, dit-elle, « on sait que produire plus à court terme entraîne une réduction de la fertilité des sols et des problèmes liés au climat ».
Mme Tall a souligné « la nécessité de sensibiliser les agriculteurs pour parvenir à une meilleure conservation des arbres dans les zones agricoles ».
« Avec les politiques agricoles que nous avons, il est difficile pour un agriculteur moyen de conserver les arbres », a-t-elle déclaré, expliquant que pour « que les agriculteurs conservent les arbres, ils doivent avoir une véritable conscience agroécologique grâce à une bonne sensibilisation.
Cette conférence, qui aborde des aspects de la transition agro-écologique et de la souveraineté alimentaire, a été l’occasion pour les chercheurs de présenter des résultats encourageants dans le domaine de l’agroécologie au Sénégal et en Afrique.
« De nombreux résultats ont été présentés, mais avec les méthodes agroécologiques développées par les chercheurs, nous sommes capables de produire autant sinon plus avec des résultats positifs sur l’environnement, notamment sur la conservation de l’eau, la limitation des pollutions liées aux gaz à effet de serre et la régénération des sols. », a souligné l’expert de l’IPAR.
Lors de cette conférence, la Dynamique de la Transition Agrologique au Sénégal (DTAS) a également fait une évaluation de la subvention des intrants organiques et biologiques qui a été mise en place depuis deux ans par l’Etat du Sénégal.
« Au Sénégal, il y a depuis plusieurs années une réelle volonté politique de se tourner vers la transition écologique comme un autre modèle de production qui n’est peut-être pas le modèle majoritaire actuellement mais qui est un système qui gagne du terrain. « ampleur », a-t-elle loué.
Laure Tall a annoncé de nouvelles propositions aux nouvelles autorités afin de dynamiser le secteur agroécologique au Sénégal. “A la fin de cette conférence, nous ferons de nouvelles propositions au gouvernement pour aller au-delà de la subvention des intrants, afin d’avoir des politiques intégrées pour permettre aux agriculteurs de s’engager dans cette transition et d’avoir une agriculture rentable dans les exploitations”, a-t-elle déclaré.
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