L’hôpital anglophone qui a refusé de réaliser une trousse médico-légale sur une victime de viol parce qu’elle était francophone n’a pas respecté les procédures qui prévoient que le service doit être offert à la victime et que le fait de l’orienter vers un autre établissement exige consentement, a statué l’Office québécois de la langue française.
Lia Lévesque
La Presse Canadienne
C’est la présidente-directrice générale de l’OQLF, Dominique Malack, qui a rapporté mardi les conclusions de l’enquête de l’organisme, lors de l’étude des crédits du ministère de la Langue française.
Cette histoire a été révélée par les médias en juillet 2023. Une victime de viol s’est vu refuser une trousse médico-légale par l’Hôpital général de Montréal parce que sa langue maternelle était le français. La police a dû emmener la victime dans un autre hôpital, qui ne disposait pas de kit médico-légal. C’est au troisième hôpital que la victime a finalement pu bénéficier des services.
L’OQLF a alors lancé une enquête.
« L’application par l’Hôpital général du protocole, sans tenir compte de son obligation d’offrir des services en français, allait évidemment à l’encontre des exigences prévues à la Charte de la langue française », a conclu Mme.moi Malack.
“L’Hôpital n’aurait donc pas respecté les procédures qui prévoient que le service doit être explicitement offert à la victime et que sa réorientation doit être soumise à un accord préalable”, a ajouté M.moi Malack.
Le PDG de l’Office a précisé que la capacité du personnel de cet hôpital à offrir des services en français n’était « pas nécessairement remise en question ».
L’OQLF a également procédé à des inspections à différents moments de la journée et de la semaine pour vérifier la disponibilité du service en français, sans préavis de son arrivée, a précisé Mme.moi Malack.
Le Bureau a également rencontré le ministère de la Santé, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et un centre pour victimes d’agression sexuelle.
« Il en a résulté une modification du protocole en matière d’agression sexuelle et un rappel à l’ensemble du personnel de leurs obligations », a conclu le PDG de l’Office.
De nouvelles inspections réalisées au printemps 2024 ont confirmé que « le service était disponible à tout moment et que le bon protocole était appliqué ».
Par ailleurs, une « orientation ministérielle » a été donnée en novembre dernier par le ministère de la Santé et des Services sociaux « qui précise que les services des centres désignés doivent être offerts aux victimes sans distinction de leur langue », a conclu M.moi Malack.