« Nous avons frôlé la catastrophe » dans les vignes

« Nous avons frôlé la catastrophe » dans les vignes
Descriptive text here

« A Vouvray, nous avons frôlé la catastrophe avec des températures de -0,5°C ce mardi matin, mais heureusement, il n’y a pas eu de dégâts majeurs sur les bourgeons. »

En fin de matinée du mardi 23 avril 2024, Frédéric Bourillon est plutôt confiant en examinant ses vignes sur les hauteurs de Rochecorbon. Le vigneron du Vouvrillon était aux aguets, comme tous ses confrères : « Le froid, avec une température légèrement négative, a duré une heure, entre 6 heures et 7 heures du matin. Cela s’est produit sur des terres relativement sèches et des vignes desséchées par le vent. On aurait eu de la pluie lundi après-midi, avec -1 voire -1,5°C, c’était gâché. »

Pas facile jusqu’aux saints de glace

Même si un léger assouplissement s’annonce pour les jours à venir, le vigneron reste prudent : « On ne se repose qu’après le passage des saints des glaces, du 11 au 13 mai. Mon père me racontait qu’en 1945, il avait gelé au mois de mai, alors que les vignes étaient déjà bien avancées. Ça faisait encore tout frire. »

A Chinon, là aussi, les vignerons étaient sur le pied de guerre pour intervenir en cas de baisse brutale du thermomètre. « Nous avons enregistré des températures négatives allant jusqu’à -1,5°C au petit matin, sur les hauts plateaux. Mais en plaine, comme à Cravant et Panzoult, il n’a pas gelé, on a juste flirté avec le zéro. Il y aura sans doute quelques bourgeons touchés ici et là, mais rien de significatif pour le moment”indique Jean-Martin Dutour, président du syndicat viticole de Chinon.

Nuit blanche pendant presque une semaine

Le vigneron commençait à montrer de la fatigue ce mardi midi : « Cela fait presque une semaine qu’on sort tous les soirs, on est aux aguets, c’est du sport ! Mais bon, jusqu’ici, tout va bien… »

Les vignerons doivent être prêts à démarrer leur système d’arrosage, et anticiper les pics de froid de quelques heures. Le principe de cette méthode, qui peut paraître surprenant, est d’arroser les vignes pour créer une poche de glace autour du bourgeon et des feuilles, et de constituer une coque protectrice, un peu à la manière d’un igloo, qui permet à la vigne de conserver une température supérieure à 0°C.

Des outils de prévention qui prouvent leur efficacité

Enfin, c’est sans doute dans l’appellation Montlouis que le froid a été le plus violent mardi matin, comme le confiait Damien Delecheneau, dès 7 heures, en direct au JT de Montlouis. BFMTV, en témoignant sous des éoliennes en pleine action. Le vigneron avait enregistré des minimales de -2,1°C à cet endroit.

Du côté de la Fédération des Associations vitivinicoles de Touraine (Fav 37), la directrice Camille Roubière dresse un bilan rassurant de ces trois dernières matinées à risques : « Dans l’ensemble, la vigne se porte bien, on s’en est sorti, je n’ai pas eu de dégâts majeurs signalés. Il faut souligner le rôle préventif des systèmes de protection dont bénéficient aujourd’hui les vignerons. Qu’il s’agisse de systèmes d’alerte, de tours éoliennes, de systèmes de gicleurs ou de bougies, ce sont des outils d’aide à la décision qui leur permettent d’agir à temps, même si ce n’est pas facile pour eux. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV les médecins du Coronaries Health Center « ont besoin de temps »
NEXT Llum tours, l’illumination des tours de signalisation dans les Pyrénées-Orientales est annulée