Rafle du 12 mai 1944 dans le Lot : un « Jeudi noir » à ne jamais oublier

Rafle du 12 mai 1944 dans le Lot : un « Jeudi noir » à ne jamais oublier
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Quatre-vingts ans ! Le 12 mai 2024, cela fera 80 ans que les soldats allemands ont envahi notre village. Une journée désastreuse baptisée « Jeudi Noir » par le Père Barbier dans le journal paroissial de Bagnac. Il est de bon ton de rappeler les faits pour que cette mémoire ne soit pas ensevelie dans les méandres de l’histoire locale.
« Dès que l’Angélus a sonné, Bagnac a résonné du bruit des voitures et des motos, dont les occupants lançaient des appels gutturaux, on a tout de suite reconnu, à l’accent, la voix des occupants du sol français. Panique générale, des hommes âgés de 16 à 60 ans, venus de la commune ou ramassés en périphérie de la commune, se garent à la fête foraine.
Nous avons alors réuni près de 400 hommes pour procéder à un premier tri ; nous recherchons des « terroristes », des résistants ou des armes camouflées. « Le temps passe… Mais il est long, l’anxiété règne et l’attitude des gardiens ne s’adoucit guère. Trois camions arrivent de Maurs, un bref commandement et les malheureux qui n’ont pas été libérés sont violemment invités à prendre place.

43 hommes déportés vers les camps

Une centaine d’hommes furent expédiés à Figeac puis Montauban, 43 poursuivront leur voyage en déportation. “La terreur règne, mais le calme est impressionnant malgré la douleur intense, ce sera la note dominante de la journée.” Les familles se précipitent pour donner du linge, de l’argent, de la nourriture et tentent d’obtenir un dernier baiser. Le père Barbier, qui a lui-même subi un « interrogatoire indigne », a longuement parlé d’un étrange personnage, grec de naissance, commerçant à Figeac, qui a rejoint les rangs de la Gestapo dont il était un membre très influent. (NDLR : Cet homme s’appelait André Isanove, il était mécanicien et charbonnier ; on suit sa trace dans le livre « Deux Beaux Salauds » de François Sauteron).

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« La connaissance des gens et des lieux lui permettait d’accomplir son lamentable travail du jour avec plus de cynisme. Certaines personnalités, dont le curé, ont dû le supporter.
«C’est l’honneur de la population d’avoir fait preuve d’une dignité et d’une discrétion au-delà de tout éloge. Pour éviter des erreurs dangereuses, les armes et munitions de la résistance avaient été placées en lieu sûr, jusque dans les murs du clocher…. « .
Cette histoire extraordinaire, criante de vérité, est en lieu sûr à la mairie de Bagnac et rejoint d’autres écrits relatifs à cette journée du 12 mai 1944. Souvenons-nous !

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