pourquoi la première centrale solaire au sol du Tarn-et-Garonne est « exemplaire »

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Les équipes de Total Energies et les élus ont inauguré ce mardi la centrale solaire d’Albias, dans le Tarn-et-Garonne, près d’un an après sa mise en service. Pourtant, ce projet qui n’a pas souffert de la moindre contestation mérite d’être promu.

Ce mardi matin, les équipes de Total Energies ont organisé l’inauguration de la première centrale photovoltaïque au sol du département, sur la commune d’Albias. Sur le site du lieu-dit Gatilles, cette unité entrée en service en juin 2023, d’une capacité de 5 MWc, est équipée de 9 000 panneaux solaires installés sur 9 ha pour une production de plus de 7 GWh d’électricité, soit la consommation annuelle. de 3 700 personnes qui sont désormais injectées dans le réseau. Divisé en deux, le site, transformé au fil du temps en friche industrielle, abrite des installations fixes mais aussi mobiles. En effet, les « trackers » solaires ont la capacité de suivre au plus près la courbe du soleil et ainsi d’optimiser la production.

Au centre, Thibaut Da Soller et Jean-François Yvelin rappellent l’histoire du projet lancé en 2016.
DDM – MANUEL MASSIP

Pour que le site d’Albias soit opérationnel, il aura fallu 5 ans. Ce qui est relativement rapide pour un tel projet. « Il n’y a pas eu de problèmes particuliers, hormis des problèmes archéologiques. Nous avons évité 90 % de la zone concernée et pour les 10 % restants, nous avons installé des poteaux aériens », précise Jean-François Yvelin, directeur de l’agence toulousaine du magnat du pétrole. « Ici à Albias, quand on parlera de Total, ce sera pour illustrer l’alternative aux énergies fossiles », salue le maire de la commune.

Loi Aper : « Les maires sont les maîtres de leur commune »

« Nous n’avons pas de pétrole mais un plan local d’urbanisme favorable au photovoltaïque. Le succès d’un équipement dépend de son insertion et de son ancrage dans le territoire. Les différents modes de développement des énergies renouvelables, notamment sur les terres agricoles, font l’objet de controverses, de débats et de discussions. Mais la concertation est indispensable pour respecter le territoire et les riverains », poursuit Véronique Magnani, qui n’a été confrontée à aucun litige. De toute évidence, c’est une chose rare.

La maire Véronique Magnani a notamment rappelé l’attachement de son conseil municipal aux questions environnementales.
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« On avait déjà des toitures, la centrale hydroélectrique de Montauban, un projet éolien en préparation et avec cette première centrale au sol, le Tarn-et-Garonne illustre bien le mix énergétique », observe Jean-François Yvelin dont l’entreprise a injecté 6 millions d’euros et mobilisé une dizaine d’entreprises.

Bien sûr, tout le monde a en tête la loi Aper qui prévoit d’atteindre 33 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 et 50 % en 2050. Contre 20 % actuellement. « Grâce aux zones dites d’accélération, les maires sont maîtres dans leur commune », constate le sénateur Pierre-Antoine Lévi qui qualifie ce centre d’« exemplaire ».

Écopâturage permanent

Pour le sous-préfet Julien Henrard, il n’est pas question de « dénaturer le paysage » en remettant des terres agricoles en pâture pour des installations dont l’esthétique est discutable. Mais les enjeux de la neutralité carbone sont plus pressants que jamais. « Il s’agit de privilégier les friches industrielles et à ce jour, 25 % des communes ont délibéré sur le sujet. J’invite donc Total et les autres porteurs de projets à privilégier ces zones pour optimiser le niveau d’acceptabilité », affirme le sous-préfet qui peut se targuer d’avoir vu la capacité de production d’énergie solaire doubler en 2 ans.

A l’heure où « l’agrivoltaïsme » se développe, Total a divisé la situation en deux en installant 40 moutons de l’éleveur bio Nicolas Prout, basé à Caylus. Ces braves bêtes sont chargées de l’entretien du site, en plus des deux visites d’entretien annuelles. Et dans une trentaine d’années, il faudra forcément passer par la case recyclage, « un domaine dans lequel la France est pionnière », assure Thibaut Da Soller, n°2 chez Total Energies à Toulouse.

L’éleveur de Caylus Nicolas Prout entretient plusieurs sites communautaires dans le département et le Tarn.
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