Comment mesurer la victoire contre les émissions de méthane

Comment mesurer la victoire contre les émissions de méthane
Descriptive text here

C’est l’un des sujets centraux du sommet sur le méthane organisé par le Alliance technologique pétrolière du Canada (PTAC) la semaine dernière à Banff.

Pour mesurer les progrès, encore faut-il être certain du volume des émissions et des sources de fuites. Pour l’instant, c’est loin d’être connu avec certitude, comme l’a indiqué l’un des participants, Kyle Daun, professeur de génie mécanique à l’Université de Waterloo.

[Le méthane] est difficile à mesurer et nous sommes à la traîne sur les aspects statistiques de la quantification des émissionsil a dit.

Le méthane, considéré comme 80 fois plus nocif pour l’atmosphère que le dioxyde de carbone, est rejeté lors de la production de pétrole ou de l’extraction de gaz de schiste, soit intentionnellement, soit sous forme d’émissions fugitives, principalement provenant d’équipements.

La liste des difficultés de mesure dressée par Kyle Daun est longue. Beaucoup de ces fuites sont intermittentes. Alors parfois, vous pouvez les attraper, et parfois non.il a dit.

Kyle Daun ajoute que toutes les sources d’émanation ne sont pas égales non plus. Il compare l’inventaire des émissions à une salle de classe. Tous les enfants, ou sources d’émanation, doivent être suivis, mais il reste un ou deux autres enfants problématiques à repérer et à aider… s’ils peuvent être repérés.

Dans le cas du méthane, la salle de classe est également immense. Il y a 10 000 puits de pétrole en Alberta, mais il y en a aussi peut-être 100 000 de plus dans la province qui ne produisent pas. Ajoutez à cela les autres provinces canadiennes. Ce sont de gros chiffres.souligne Marc Godin, le directeur technologique de Alliance technologique pétrolière du CanadaPTAC.

Différentes technologies, différentes mesures

Marc Godin ajoute que les technologies permettant d’identifier ces émanations produisent des résultats différents.

En croisant les données de trois méthodes de mesure différentes, l’un des principaux laboratoires climatiques du Canada a montré que les émissions déclarées par l’industrie et le gouvernement étaient sous-estimées de 50 %. (nouvelle fenetre).

C’est un débat qui nécessite encore beaucoup d’études. […] En gros, les entreprises qui produisent du pétrole utilisent les méthodes de mesure qui sont à leur disposition sur le terrain, à proximité de leurs équipements. D’autre part, d’autres organisations qui ne fabriquent pas le produit peuvent mesurer à distance avec des satellites ou des avions.explique Marc Godin.

Nous nous dirigeons vers des méthodes d’analyse qui concilient ces différentes techniques de mesure.

Il estime que l’intelligence artificielle et sa capacité à analyser rapidement une grande quantité de données contribueront à produire des modèles plus précis.

Marc Godin ajoute que la mise en place d’une réglementation plus stricte incite également les entreprises à adopter ces nouvelles technologies de détection et de mesure du méthane.

Même si des progrès sont actuellement réalisés, le problème de la comparaison demeure, souligne Monica Prabhu, responsable marketing de l’entreprise californienne. Laboratoires d’énergie Prabhu.

Nous connaissons mieux les émissions actuelles, mais pouvons-nous dire à quoi elles ressemblaient il y a 10 ans ?

Le gouvernement fédéral base donc ses objectifs de réduction sur les données de 2012. Ceux de l’Alberta sont toutefois basés sur les niveaux de 2014.

Monica Prabhu suggère plutôt de parler de l’intensité des émissions de méthane pour certains processus industriels et de mettre fin aux comparaisons inexactes.

En décembre, le gouvernement du Canada a annoncé la création d’un Centre d’excellence sur le méthane pour mieux comprendre les émissions de méthane et combler les lacunes actuelles des données.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV malgré les pluies, « nous ne sommes pas protégés de la sécheresse »
NEXT démocratiser l’accès au vote des personnes handicapées mentales