Dans une première estimation publiée début mars, l’Istat faisait état d’un déficit de 7,2% du PIB après 8,6% en 2022, alors que le gouvernement avait visé 5,3% pour l’an dernier.
Cette révision à la hausse est due au coût plus élevé que prévu du « Superbonus », un système généreux d’incitations fiscales, censé rendre les logements moins énergivores, ont expliqué les experts de l’Istat lors d’une audition au Parlement.
Ce programme, destiné à des travaux allant de l’isolation thermique aux panneaux solaires, a été lancé en mai 2020 par le gouvernement de Giuseppe Conte pour stimuler l’activité économique, en pleine pandémie de coronavirus.
Combiné à d’autres primes visant à soutenir le secteur de la construction, ce système aura déjà coûté aux caisses de l’Etat 219 milliards d’euros, soit 10% du PIB, selon les calculs du gouvernement Meloni.
La Belgique au-dessus du plafond fixe
Les déficits les plus élevés de l’Union européenne en 2023 ont été enregistrés en Italie, suivie par la Hongrie (6,7 % du PIB) et la Roumanie (6,6), a rapporté lundi Eurostat. Onze États membres ont enregistré un déficit supérieur à 3 % du PIB, plafond fixé par le Pacte de stabilité, dont la France (5,5 %) et le Belgique (4,4%).
Le gouvernement italien entend réduire le déficit public à 4,3% du PIB en 2024 et à 3,7% en 2025.
L’Italie n’échappera cependant pas cette année à une procédure de déficit excessif, puisque la suspension du Pacte de stabilité par la Commission européenne a pris fin fin 2023, a reconnu début avril le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti. .
Quant à la dette publique, l’Italie affiche un ratio de 137,3% du PIB en 2023, le plus élevé de l’Union européenne après la Grèce (161,9%).
Dans l’ensemble de la zone euro, le ratio déficit public/PIB est passé de 3,7% en 2022 à 3,6% en 2023. Le ratio dette publique/PIB a également diminué dans la zone euro, passant de 90,8% fin 2022 à 88,6% fin 2023, selon Eurostat.