Le renard et le hérisson, une fable sur la politique étrangère suisse

François Nordmann

ancien diplomate, chroniqueur

Publié le 22 avril 2024 à 17h09 / Modifié le 22 avril 2024 à 17h10

Impacts

Ancien ambassadeur, François Nordmann partage chaque mardi ses réseaux et ses informations sur les coulisses de la diplomatie.

Trouver toutes ses chroniques.

Les Suisses n’aiment pas la politique étrangère : le conseiller fédéral Ignazio Cassis et le rédacteur en chef du NZZ, Eric Gujer, sont d’accord sur ce constat. L’autre semaine, tous deux se sont exprimés à trois jours d’intervalle devant des auditoires différents à Zurich. et tous deux le déplorèrent.

Le journaliste utilise le mode ironique dans une présentation émaillée d’anecdotes, plus mordantes et plus engagées. La Suisse pratique le déni de la réalité lorsqu’il s’agit de sa perception du monde qui l’entoure. Il cite le philosophe britannique Isaiah Berlin qui classait l’humanité en deux catégories : les renards, « qui savent beaucoup de choses », et les hérissons, qui n’en connaissent qu’une. La Suisse est un hérisson : aucun pays n’est plus connecté au monde qu’elle ne l’est, aucun ne semble plus fermé mentalement. Nous subordonnons tout à une seule chose, le maintien de la souveraineté absolue. Et d’attaquer la classe politique, le Parlement et le Conseil fédéral – composé de sept hérissons. Nous revendiquons la neutralité armée, mais nous avons négligé d’équiper l’armée. Les lobbyistes torpillent les tentatives visant à accélérer la modernisation de nos forces armées afin d’économiser leurs subventions. La neutralité armée sans armée est une plaisanterie !

Le Temps publie des chroniques, rédigées par des membres de la rédaction ou des personnes extérieures, ainsi que des avis et tribunes, proposés à des personnalités ou demandés par elles. Ces textes reflètent le point de vue de leurs auteurs. Ils ne représentent en aucun cas la position des médias.