Un gouvernement de rupture sans ministère de la Culture assigné – Lequotidien

Un gouvernement de rupture sans ministère de la Culture assigné – Lequotidien
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Pour être conforme au « Projet », il ne m’est pas compréhensible de s’engager dans une souveraineté politique soutenant la préservation et la priorisation des préférences nationales sans un ministère de la Culture assigné.

Le moment est venu de relever le défi d’une mondialisation vorace et destructrice du patrimoine, notamment des pays africains anciennement colonisés. Un gouvernement de rupture sans ministère de la Culture est explicitement un désaveu formel envers les collègues du secteur des arts et de la culture qui se sont battus de tout leur art pour rendre possible cette alternance.

J’attendais d’un ministre d’État, femme ou homme, qu’il recentre et soutienne les efforts constants déployés par les dirigeants du secteur de la culture et des arts notamment. Les séries sénégalaises, qui cartonnent, devraient inspirer les partis politiques de tous bords et le nouveau pouvoir. Réalisateurs, producteurs, scénaristes et acteurs du secteur audiovisuel ont poussé les Novelas et leurs cohortes de « forces occultes » hors de nos frontières, signé notre indépendance et proposent désormais des histoires qui dialoguent dans les langues locales, avec des thématiques bien établies. de chez nous, argumentant proverbes et dictons, en plus de la manière très sénégalaise de dire et de nommer les choses. N’est-ce pas là une souveraineté culturelle…

Nous avons alors renégocié les contrats, nationalisé nos ressources et par conséquent « changé de monnaie ». Dès lors, un Ministère de la Culture assigné, anti-système, serait pertinent pour recentrer et décentrer ces réalisations des Industries Culturelles Créatives (Icc), afin que davantage de prix reviennent au Sénégal culturel.

Ne serait-ce que dans des considérations de représailles, les arts et les cultures ont fortement contribué à la montée d’une conscience militante pan-noire et africaine, qui a porté au pouvoir le gouvernement anti-système.

Je ne peux donc pas croire que le « Projet » n’ait pas prévu un ministère de la Culture.

Concentrer le sport, la jeunesse et la culture dans un même ministère et le confier à un Inspecteur de la Jeunesse et des Sports, revient à considérer la culture dans sa dimension qui est loisir et/ou occupation saine pour les jeunes.

Nous n’en sommes plus là.
Ce même ministère, qui s’occupe du sport de haut niveau, des grands dossiers de la jeunesse dont la migration en canoë et de la promotion des arts, me semble être un mélange des genres. Ce n’est pas très artistique ! …
Le secteur culturel est aujourd’hui pourvoyeur d’emplois (sans pouvoir donner de chiffres malheureusement faute de suivi et manque d’encadrement), car les industries culturelles et créatives sont un des moteurs de notre vie économique.

De l’architecture aux jeux vidéo, des arts visuels à la couture, le secteur représente des milliers d’emplois et contribue de manière significative au PIB.

On rétorque que dans « plusieurs pays », il n’y a pas de ministère de la Culture dans l’équipe gouvernementale, sauf que dans « plusieurs pays » c’est la Culture et l’Éducation qui vont de pair. Ce qui serait plus que souhaitable sous nos tropiques.

L’exemple d’un ministère japonais ne nous est pas non plus politiquement opposable. Le Japon est un royaume et, comme de nombreux royaumes, les attributs culturels et leur gestion comportent de multiples facettes. Ce n’est pas pareil.
Le sport (judo et aïkido), pour ne citer que cela, la science, la technologie et la culture japonaise vont de pair et ne sont pas simplement interférés, mais plutôt composés et entrelacés.

Mais ce qui est factuellement peu convaincant pour le cas de cette nouvelle équipe, c’est le fait de mettre les taureaux que sont les équipes nationales compétitives de football, de basket aussi, et les agneaux qui sont le théâtre, la danse… dans la même enceinte. On sait déjà qui sera maltraité. Nous crierons avant que les klaxons ne sonnent.

Nos politiciens n’ont jamais eu assez de ressources.
A condition que les autorités locales n’emboîtent pas le pas, et vive le ministère de la Culture du Sénégal.
Vive le Sénégal !
DIOL Mamadou,
Directeur de théâtre
Kaddu Yaraax, Théâtre Forum

 
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