Un sosie lotet-garonnais de George Frêche sème le trouble dans la politique héraultaise

Un sosie lotet-garonnais de George Frêche sème le trouble dans la politique héraultaise
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SLa berline noire et son costume-cravate se démarquent parmi les camions reconvertis, les sarouels et les potagers en permaculture. Il avait à peine fait quelques pas, un sachet de pruneaux armagnacs ramenés du Lot-et-Garonne à la main, que l’on l’interpella et resserra la poigne de fer de celui qu’on appelait autrefois « Président ». « C’est incroyable, il lui ressemble vraiment beaucoup », murmure un élu insoumis de l’Hérault, en prenant une photo avec lui. Michel Milhet est tout sourire. Il était venu spécialement de Montayral, petite commune située à une trentaine de minutes de Villeneuve-sur-Lot, pour l’occasion. « Cela faisait longtemps que je n’avais pas joué ce rôle, je me sens ressuscité », plaisante-t-il.

Mea culpa

Il y a quarante ans, Georges Frêche (le vrai, décédé en 2010), alors député socialiste de l’Hérault et conseiller régional du Languedoc-Roussillon, militait pour construire une décharge sur cette zone de garrigue située à vingt minutes de Montpellier, dans le commune de Montarnaud. Le projet a échoué suite à une mobilisation environnementale. Depuis cinq ans, Macondo, tiers-lieu écologique hébergeant plusieurs associations impliquées dans les technologies bas carbone, occupe ces terrains communaux.

Et samedi 20 avril, l’ancien conseiller socialiste (ou plutôt son double lot-et-garonnais, donc) est de retour pour faire un mea-culpa et soutenir ce lieu, aujourd’hui menacé d’expulsion par Jean-Pierre Pujens, maire de la ville, du Parti radical de gauche, allié historique du Parti socialiste. Il reproche au projet d’avoir été installé sans permis de construire et dans une zone à haut risque d’incendie, ce que contestent les occupants.

Au moment de monter sur scène, le public, mi-amusé, mi-sans voix, s’est rassemblé. Et comme à l’époque, le vocabulaire est fleuri : « Je voulais construire une décharge ici, mais ces islamo-gauchistes m’ont vraiment énervé. Aujourd’hui j’apprends que vous recrutez des jeunes déscolarisés pour les former aux métiers de la transition énergétique et que vous avez créé 27 emplois, et le PS veut vous libérer ? Depuis mon départ, c’est la pagaille, les socialistes locaux font n’importe quoi. Et vive l’Occitanie ! »

Pas une première

Benjamin Clouet, président de Macondo, est fier de la performance. « Un ami m’a appelé pour me proposer une conférence de Georges Frêche, je n’ai pas tout compris, mais j’ai trouvé ça drôle. » Cet ami, c’est Olivier, qui gravite autour de l’association des amis de Georges Frêche. Il avait déjà organisé deux fausses rencontres (en 2013 et 2015) à Montpellier avec Michel Milhet, toujours ravi de jouer le jeu. «Ils m’ont envoyé un discours, j’ai dit oui. C’était étrange que ces jeunes qui n’avaient pas connu la vraie Frêche m’applaudissaient, mais j’ai soutenu leur projet », explique l’animateur lotet-garonnais, également connu comme organisateur de courses de toilettes sur roues. Il est récemment sorti de sa retraite et prépare des événements dans les Landes cette semaine du 22 avril. A 21 heures, il disparaît, heureux. « Je dois rentrer à Montayral, j’ai un repas de chasse demain ! »

 
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