Plus d’une centaine de femmes devant l’objectif de Ghislaine Heger. – .

Tous ensemble, l’image de la dream team aux cheveux gris

Publié aujourd’hui à 19h35

Le genre de plateforme tubulaire qui ressemble à un pont roulant de chantier. Le projet est celui d’une photo collective en extérieur. Le casting d’aujourd’hui affiche fièrement son unité de couleurs. Mille nuances de gris sur la pelouse des Bastions. De l’argent au cendre, du très clair au blanc éclatant.

Le ciel s’aligne avec le chromatisme souhaité. A 14 heures ce samedi, un défilé providentiel de nuages ​​efface les rayons du soleil, afin d’éviter les yeux éblouis et mi-clos, pour adoucir la lumière tout en évitant la surexposition.

Perchée sur son podium, à 3 mètres du sol, la photographe Ghislaine Heger est une femme qui sait se faire écouter. Son nom revient souvent dans les conversations, à tout âge, associé au projet « Silver Power – des Romandes fières de leurs cheveux gris ».

Portraits individuels avant le joyeux rassemblement du jour. L’exposition itinérante a beaucoup voyagé depuis son premier vernissage en juin 2023 à Morges. Il a traversé la Suisse romande, visité nombre de lieux qui n’étaient pas forcément culturels, des médiathèques, une ancienne gare, le péristyle d’un Hôtel de Ville et même une église désacralisée – « sublime », de l’avis de l’accueilli – , au coeur des Franches-Montagnes, à une demi-heure à pied d’un ancien cimetière de pestiférés.

Sommes-nous en train de nous perdre ? “Non, les gens me regardent, restez ensemble, vous êtes magnifiques, faites-vous plaisir”, dit la personne chargée de prendre la photo. Les consignes sont suivies à la lettre, jusqu’aux bras levés, aux poings serrés ou aux mains ouvertes, une manière d’exprimer le pouvoir de argent bien incarné.

Rien n’échappe au jeune photographe, diplômé de la HEAD (section cinéma) et résidant à Blonay, dans le canton de Vaud. Un intrus tente de se glisser dans la marge : « Monsieur, je vous vois, s’il vous plaît, sortez du cadre… » Les garçons ne sont pas invités. Elles peuvent soutenir, mais à distance, saluant à leur tour ces femmes qui assument publiquement la dépigmentation de leurs cheveux.

Entre eux, les réponses fusent, aussitôt le tournage terminé. « Tu triches avec tes cheveux roses », entend-on dire Valérie, qui ne se laisse pas décourager : « Il ne se passe pas un jour sans que je fasse un commentaire sur ma coiffure. Mes premiers cheveux gris sont apparus quand j’avais 16 ans. Anne, retraitée, ayant longtemps voyagé entre Londres et Genève pour son travail, constate que « nous sommes tous en pantalon aujourd’hui… » Quelle conclusion faut-il en tirer ? “Il fait froid, bien sûr!”

Ce rassemblement féminin a quelque chose de naturellement évident et décontracté. Les participants forment une grande famille, ils semblent se connaître depuis toujours, certains viennent du Valais et de Neuchâtel. Une bonne centaine au final. «J’ai rêvé l’autre soir qu’il n’y aurait personne», avoue l’initiateur de cet événement festif, marquant la dernière étape, pour Genève, de cette exposition au long cours (visible jusqu’au 30 avril aux Bastions).

Ghislaine Heger vient de terminer son ouvrage. Un photographe heureux mais fatigué. L’aventure de cette exposition itinérante a débuté en juin 2023.

La vraie vie ne contient pas toujours des cauchemars. Il a sa partie oratoire – les discours sont applaudis et le méritent – ​​il a ses anecdotes qui rassemblent et sa représentation canine au ras de l’herbe. Copain (copain, ami, en français), un bichon frisé, apparaît sur l’image du groupe. Normal : « Il est né avec des cheveux complètement blancs », glisse sa maîtresse, avant de rejoindre ses amis.

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