comment le syndicat forestier des propriétaires privés gère la forêt du Lot

comment le syndicat forestier des propriétaires privés gère la forêt du Lot
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l’essentiel
La coupe à blanc des arbres, un sujet sensible. Près de Marminiac, une habitante est émue de voir ces terrains déboisés, sur des terrains privés, autour de chez elle. L’occasion pour le président de Fransylva, syndicat des forestiers privés du Lot, d’expliquer comment les forêts sont gérées.

« Allez, si vous le souhaitez, vers les terres déboisées qui s’étendent entre nos forêts de Boussagou et de Limognes. Vous y découvrirez une zone de guerre. […] Nous assistons, malheureux, impuissants, à un spectacle de désolation. Partout, des restes du carnage, des arbres, jeunes et sains, abattus, laissés là où ils étaient. C’est ce qu’écrit Odile Stauff, habitante de Marminiac, dans une lettre adressée à la mairie de sa commune. Depuis deux ans, cette dernière constate des coupes à blanc d’arbres autour de son domicile, sur des terrains appartenant à des propriétés privées. En effet, dans le Lot, 97 % des forêts sont privées.

« Je sais très bien que la mairie n’y est pour rien. Je voulais simplement les sensibiliser à ce qui se passe. Notre petit coin du Lot n’est pas le seul à être touché par cette vague d’abattage d'”arbres”. Ça va être en friche, il n’y aura plus grand-chose d’autre», déplore Odile. Surtout à une époque où, comme elle le dit, « on ne peut pas dire deux phrases sans évoquer l’environnement, la biodiversité et l’impérieuse nécessité de les protéger ». De son côté, la mairie confirme qu’elle n’a aucun pouvoir sur ces terrains boisés privés. Odile Stauff est scandalisée de voir autant d’arbres abattus, sans aucune explication.

« Les propriétaires forestiers privés ne font rien »

Éric Simon, président de Fransylva 46 (syndicat des forestiers privés), tente de fournir l’explication. « Les coupes à blanc sont toujours un sujet sensible pour les gens. A Marminiac, on trouve de nombreux châtaigniers qui souffrent de maladies, comme l’encre ou le chancre. Pour des raisons sanitaires, certains arbres ont pu subir des coupes à blanc », explique le président de Fransylva. Autres raisons possibles : récolte des peuplements (le bois a mûri pour être récolté) ou à cause du réchauffement climatique. « On peut parfois décider d’adapter la forêt. Nous abattons des arbres pour les remplacer par une autre espèce plus résistante », poursuit Éric Simon.

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Surtout, ce dernier insiste sur un point : les coupes à blanc sont réglementées. « Les propriétaires forestiers privés ne font rien », sourit-il. En effet, il existe une politique forestière bien spécifique. Lorsqu’une personne possède plus de 25 hectares, elle est tenue d’établir un document de gestion (appelé plan simple de gestion) expliquant comment elle va exploiter et gérer son morceau de forêt sur dix, quinze ou vingt ans. En dessous de 25 hectares, les propriétaires doivent demander une autorisation à la DDT (Direction Départementale des Territoires), où, dans le Lot, travaillent un ingénieur et deux techniciens forestiers qui surveillent la situation. Ces derniers sont au service des propriétaires privés pour leur prodiguer des conseils sur la gestion durable de leurs forêts. Par ailleurs, les coupes à blanc sont soumises à un arrêté du 17 mai 2013 qui détaille les conditions dans lesquelles elles peuvent être réalisées. Autre phénomène : le défrichement. Les arbres d’une parcelle sont entièrement abattus car le terrain est destiné à devenir autre chose. Ceci est également soumis à autorisation. « Et il y a une obligation de compenser : soit le propriétaire replante un maximum d’arbres ailleurs, soit il verse une compensation financière », précise Éric Simon.

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Pourtant, le président de Fransylva l’affirme : les coupes claires ne sont plus à la mode. Ils auront tendance à disparaître, sauf pour des raisons de santé. Il conclut : « Nous privilégierons une sylviculture à couvert continu : seuls les arbres matures seront prélevés. Nous laisserons la régénération naturelle se produire. Autre précision : les prélèvements de bois représentent à peine 30 % de la croissance annuelle naturelle de la forêt ».

 
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