Bignona, 20 avril (APS) – La visite officielle effectuée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ce samedi à Banjul, doit être l’occasion d’envoyer un signal pour consolider la paix en Casamance, estiment les observateurs du conflit en Casamance. cette région naturelle située dans la partie sud du Sénégal.
Cette visite de travail fait suite à celle qu’il a effectuée en Mauritanie jeudi dernier et sera sa deuxième sortie à l’international et dans la sous-région depuis son élection à la tête du pays le 24 mars 2024.
Aux yeux de certains observateurs du conflit en Casamance, le séjour du président sénégalais en Gambie s’inscrit dans une tradition républicaine et démocratique. Elle est donc loin d’être dénuée d’intérêt compte tenu des enjeux de paix, de sécurité et de stabilité dans le sud du pays.
Cette visite constitue “une opportunité pour les deux chefs d’Etat d’évoquer des questions qui concernent principalement l’éradication des trafics illicites”. [de bois] dans le sud du pays, en vue du retour d’une paix durable en Casamance », a déclaré Lamine Coly, le chef du village de Couram. Cette localité est située dans le département de Bignona, en bordure de la frontière avec la Gambie.
Pour le coordinateur de l’Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées (IRPA) du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), « il ne s’agit pas pour les présidents Faye et Barro de réinventer la roue ».
« On attend plutôt d’eux des actes qui consolident la paix en soutenant et en encourageant le processus initié par Diakaye. [NDRL : état-major du front nord du MFDC] il y a plusieurs mois », a-t-il déclaré.
Le professeur Nouha Cissé, l’un des observateurs les plus avertis du conflit en Casamance, en fait une analyse contextuelle à travers un rappel historique du rôle joué par la Gambie dans l’évolution de la crise en Casamance. Il extrait cette visite du registre du hasard et la situe de fait dans le cadre des réalités géopolitiques et géostratégiques liant les deux pays, l’une d’elles étant liée à l’encastrement de la Gambie au Sénégal.
“Les deux pays, inévitablement liés par l’histoire, la géographie, la sociologie, sont condamnés à développer une franche collaboration dans l’intérêt de leurs peuples respectifs, restant en réalité culturellement et sociologiquement un et un seul peuple”, a soutenu M. Cissé.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d’un des conflits les plus anciens d’Afrique depuis que les séparatistes sont entrés dans la clandestinité après la répression d’une marche en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et dévasté l’économie de cette région, le conflit n’a cessé de décliner en intensité.
Au moins 250 combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) ont déposé les armes le 13 mai 2023, lors d’une cérémonie organisée à Mongone, localité du département de Bignona, qui abritait autrefois une importante base du mouvement. mouvement irrédentiste.
GI/FMN/ASG
 – Agence de Presse sénégalaise – .){kind=link}