La Suisse a besoin d’énergie, mais laquelle ? – .

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Le débat autour de la loi soumise au peuple tourne beaucoup autour de la protection du paysage.

CLÉ DE VOÛTE

Avec la loi sur l’électricité, le gouvernement et le Parlement visent à promouvoir les énergies renouvelables produites en Suisse. Avec un double objectif : sécurité d’approvisionnement et décarbonation. Le peuple votera le 9 juin.

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19 avril 2024 – 11h55

Qu’est-ce qui a conduit au vote de la loi sur l’électricité ?

La loi sur l’électricitéLien externe relie différents textes juridiques conçus au fil des années et adoptés par le Parlement ces dernières années. Comme il regroupe un bon nombre de mesures, on parle d’Acte Unique Unificateur (Porte-manteau en allemand). Cette loi devrait permettre à la Suisse de produire davantage d’électricité en utilisant l’eau, le soleil ou le vent.

Cet ensemble de lois intègre deux préoccupations du pays. Premièrement, la Suisse a choisi les énergies renouvelables dans le cadre de sa stratégie énergétique. Ensuite, il s’est engagé à réduire à zéro ses émissions de gaz à effet de serre. Le résultat d’une décision populaire en 2023 avec l’adoption de la loi sur la protection du climat.

Après la catastrophe de Fukushima, elle a simultanément opté pour une sortie durable du nucléaire. La guerre menée par la contre l’Ukraine a en outre montré que les importations d’énergie pouvaient être politiquement et économiquement risquées.

Au début de l’année, une alliance de petites associations de protection de l’environnement a activé l’outil référendaire contre cette facture d’électricité. D’où le vote du 9 juin, où le peuple est invité à voter.

Que prévoit cette loi sur l’électricité ?

La sécurité de l’approvisionnement en électricité de la Suisse à partir d’énergies renouvelables est au cœur du projet. Surtout en hiver. Pendant la période froide, la Suisse est en effet dépendante des importations d’énergie. Lui garantir plus d’autonomie passerait d’abord par la construction de nouvelles centrales hydroélectriques. Seize nouveaux projets pourraient bénéficier des facilités prévues par la loi soumise au vote.

Grâce à des subventions, la loi doit également permettre une expansion rapide de l’énergie solaire sur les bâtiments et les infrastructures. La Confédération estime que la production d’énergie solaire pourrait être multipliée par cinq d’ici 2035.

Concernant les projets éoliens, la loi doit faciliter l’octroi des autorisations et rendre plus difficile l’opposition – dans les zones prévues pour ces projets.

Ce paquet législatif est important. À l’avenir, les voitures électriques, les pompes à chaleur et l’industrie auront également besoin de davantage d’électricité. Le Conseil fédéral et le Parlement veulent prendre les devants face à une éventuelle pénurie qui pourrait résulter de la décarbonation. Ils s’attendent également à des prix plus bas et plus stables en matière d’autoapprovisionnement.

L’électricité consommée en Suisse provient désormais principalement d’énergies renouvelables. Energie principalement hydraulique, avec 56 % du total en 2023. Le soleil, l’éolien et la biomasse représentent 7 %, les 37 % restants provenant du nucléaire.

La Suisse produit généralement suffisamment d’électricité sur l’année. Mais il est récemment devenu importateur net. C’est durant l’été que la production est à son maximum et permet au pays d’exporter. En hiver, au contraire, elle est contrainte d’importer de l’électricité.

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En été, la Suisse dispose toujours de suffisamment d’électricité grâce à l’eau, au soleil et au vent.

Keystone/Valentin Flauraud

Que dit le camp du oui au droit ?

Il existe un risque de pénurie d’électricité, surtout en hiver, selon les partisans du oui. “La sécurité d’approvisionnement n’est possible qu’à court et moyen terme avec le développement de la production d’électricité dans le pays à partir de sources renouvelables”, assure Albert Rösti, le ministre de l’Énergie. Vouloir plus d’électricité et d’indépendance, c’est voter oui.»

Les mesures envisagées par la loi sont équilibrées, notent également ses partisans. En fait, le Parlement a transpiré sang et eau sur le projet pour finalement l’adopter. Largement au Conseil national (117 voix contre 19) et même avec une seule voix au Conseil des Etats. De ce point de vue, le projet constitue un type idéal de bon compromis fédéral. Les parties ont exprimé un « mécontentement moyen », selon les termes d’Albert Rösti.

« Le Conseil fédéral lance la campagne en faveur de la révision de la loi sur l’énergie » dans le RTS Téléjournal du 18 mars 2024 :

Les partisans du texte estiment que la Suisse produira davantage d’électricité, notamment en hiver. Ils considèrent que les mesures adoptées sont respectueuses de l’environnement. Et attendez-vous à une stabilité du prix de l’électricité.

Qui sont les opposants et que veulent-ils ?

Les opposants appartiennent à deux camps distincts. Il y a d’abord la Fondation Franz Weber, qui lutte pour la protection du paysage, des animaux et de la nature.

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Vera Weber est l’une des figures de l’opposition à la nouvelle loi.

L’Union démocratique du centre (UDC/droite conservatrice) est le deuxième opposant farouche au projet de loi. Sa conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher en première ligne. Pour elle, la loi ne permettra pas, de loin, de répondre aux besoins en électricité du pays. Elle n’y voit que « une goutte d’eau dans la mer ».

La Fondation n’est pas sans influence. En 2012, elle convainc la population avec son initiative sur les résidences secondaires. Un succès rare pour une initiative populaire. Comme aujourd’hui, son combat consiste à empêcher que le paysage soit défiguré. Aux côtés de deux petites organisations écologistes, elle est à l’origine du référendum contre la loi sur laquelle le peuple est appelé à se prononcer. Il a été lancé après que de grandes ONG environnementales ont abandonné leur opposition initiale, leurs préoccupations ayant été entendues. Pour la présidente de la Fondation Vera Weber, « il est absurde de sacrifier la nature sur l’autel du climat ».

« Les défenseurs de la nature ont lancé leur campagne » dans le RTS Téléjournal du 16 avril 2024 :

La même Magdalena Martullo-Blocher utilise également l’argument de la protection du paysage et brandit la menace de neuf mille nouvelles éoliennes et de gigantesques zones de panneaux solaires. La conseillère nationale a réussi à entraîner son parti – toujours partisan de la loi au Parlement – ​​dans le camp des opposants. Explication : l’UDC s’attend à ce qu’un refus du peuple relance l’action nucléaire civile.

À quoi s’attendre en cas de refus des gens ?

Le débat sur le nucléaire reviendrait sur le devant de la scène. Avec l’initiative No Blackout, visant à annuler la sortie du nucléaire entreprise par la Suisse, la question sera en tout cas bientôt soumise à la sagacité des électeurs. Une approbation de la loi sur l’électricité rendrait la question moins urgente, un non lui donnerait du poids. Le résultat du 9 juin influencera également la décision du Conseil fédéral de proposer ou non un contre-projet à cette initiative No Blackout. les milieux s’accordent sur le fait que la construction de nouvelles centrales nucléaires en Suisse pourrait prendre des décennies en raison des éventuelles oppositions à plusieurs niveaux.

En cas de non le 9 juin, la question d’une alimentation électrique la plus complète possible propre à la Suisse resterait ouverte. Les lois en vigueur le resteraient. Mais certaines mesures incitatives en feraient les frais. Les partisans estiment qu’un refus populaire nécessiterait des mesures d’urgence pour l’hiver. Les solutions possibles à court terme incluent l’utilisation de combustibles fossiles, c’est-à-dire des centrales électriques au gaz, ou une augmentation des importations d’électricité.

Les mots d’ordre

Oui

  • Conseil fédéral et Parlement
  • PLR, Centre, Vert’libéraux, Verts
  • Economiesuisse, conférence des cantons, syndicats, WWF, Pro Natura, Greenpeace, Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du territoire

Non

  • CDU
  • Fondation Franz Weber, Paysage Libre Suisse

Liberté de voter

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Texte traduit de l’allemand par Pierre-François Besson / op

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