Les agriculteurs de la Haute-Yamaska ​​souhaitent un tracé alternatif

L’Estrie est de plus en plus gourmande en électricité et l’avenir laisse présager qu’elle aura un appétit croissant, estime l’entreprise publique.

La nouvelle ligne de 230 000 volts (ou 230 kv), qui reliera le poste « Montérégie » de Sainte-Cécile-de-Milton au poste « Pierre-Laporte » d’ici 2028 (le poste actuel de Cleveland sera renommé), au sud de Granby , contribuera à répondre à ces besoins électriques croissants.

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Le futur poste Pierre-Laporte, plus grand que l’ancien poste Cleveland, occupera près de 65 000 mètres carrés et empiètera sur un milieu humide. (Hydro-Québec)

En Haute-Yamaska, cette modernisation passera donc par la reconstruction du poste de Cleveland, celui actuel n’étant pas équipé pour supporter un tel agrandissement. Celui-ci sera démantelé, du moins en partie, peut-être en totalité, puisqu’Hydro-Québec n’a pas complété l’analyse de cet aspect précis.

Le futur poste Pierre-Laporte sera l’équivalent d’un « rond-point énergétique » pour la région, selon Andréanne Turgeon, chargée de projet responsable des projets de modernisation des réseaux en Estrie.

Quatre variantes présentées

Le tracé de la future ligne qui sera choisi est important, car la présence de Granby, les milieux naturels et les terres agricoles constituent autant de défis pour Hydro-Québec. Sans oublier que les pylônes de 50 mètres de haut ne passent pas inaperçus.

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Ces différents parcours ont été présentés mercredi soir et jeudi soir aux citoyens présents. (Hydro-Québec)

Les deux principales variantes sont celles d’un tracé passant à l’est de Granby, et une autre à l’ouest de la ville.

En marge de la consultation, les citoyens habitant à proximité du tracé de la variante Est ont notamment mentionné que cette nouvelle ligne électrique altérerait dans ce cas-ci négativement le paysage, donnant par exemple une triste perspective aux cyclistes empruntant l’Estriade. Ce tracé nécessiterait avant tout l’ouverture d’un nouveau corridor électrique, et traverserait le territoire de plusieurs érablières.

Pas de parcours « facile »

Si aucun des tracés n’est « facile » et que chacun d’eux présente des avantages et des inconvénients, selon Hydro-Québec, la majorité des interventions citoyennes, lors de la période de questions, ont porté sur le tracé Ouest.

Plusieurs agriculteurs se sont dits opposés aux variantes Ouest A et B (voir carte), qui passeraient sur des terres agricoles dépourvues de pylônes.

A l’inverse, la variante Ouest C longe l’emprise de deux lignes existantes de 735 kv et 120 kv sur 94 % du tracé.

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Francis Laroche, sur le chemin René, affiche clairement sa préférence. (Fernande Ouellet)

Les citoyens habitant le chemin René, où passeraient les variantes A et B, ont installé des affiches devant leur domicile pour marquer leur préférence (voir photo).

Rachel Sirois s’est exprimée mercredi soir au nom de ses enfants Elody et Jérémy, afin que le tracé soit le plus respectueux possible de l’environnement et de l’agriculture; la variante West C conserve leur préférence.

Contexte immobilier au coin des routes 112 et 139

La variante Ouest C fait actuellement face au fait que les futurs pylônes devront être à côté de bâtiments résidentiels, tandis qu’un projet de construction est en cours à l’angle des routes 112 et 139.

Hydro-Québec n’a pas encore trouvé d’endroit où elle pourrait implanter ses ouvrages dans ce secteur, alors que deux lignes à haute tension de 735 kv et 120 kv y passent déjà.

La citoyenne et productrice agricole Fernande Ouellet a déclaré à ce sujet que « l’octroi d’un permis de construire ne peut précéder le résultat de la consultation publique, sinon [cette consultation] c’est une mascarade !

Isabelle Gagné, à côté de laquelle nous étions assis mercredi, estime que l’enjeu autour de cette portion du tracé «est clairement de satisfaire les caprices de promoteurs immobiliers qui n’ont aucune conscience environnementale».

>>>Denis Beaudry, président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) Haute-Yamaska>>>

Denis Beaudry, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Haute-Yamaska (Catherine Trudeau/La Voix de l’Est)

Contacté par La voix de l’Estle président de l’UPA Haute-Yamaska, Denis Beaudry, estime cependant qu’une solution est à portée de main, puisqu’un des promoteurs immobiliers impliqués a déjà rencontré les agriculteurs et n’est pas du tout fermé à la discussion, selon lui.

Les producteurs agricoles ont ensuite rencontré le maire de Granby, qui était accompagné du PDG de la Ville et du directeur des Infrastructures, le 10 avril. Là encore, l’ouverture à la discussion était évidente, indique le président de l’UPA locale.

Proposition d’un nouvel itinéraire

Les agriculteurs de la Haute-Yamaska ​​demandent quant à eux à Hydro-Québec de considérer un autre tracé, qui longerait la route 139 et le parc industriel du côté est, au lieu de bifurquer vers l’ouest.

L’UPA veut ainsi éviter d’ajouter de nouveaux pylônes sur des terres agricoles sur lesquelles passent déjà les deux lignes 735 kv et 120 kv.

«Notre position à l’UPA est que nous souhaitons que le tracé ait moins d’impact sur la zone agricole.»

— Denis Beaudry, président de l’UPA Haute-Yamaska

Hydro-Québec semblait réticente à cette option le long de la route 139, alors qu’un citoyen, Guillaume Brouillard, proposait une option similaire mercredi soir. C’était la faute à la largeur de l’emprise du ministère des Transports du Québec, évoquait-on mercredi soir.

Influence du MTQ

«Jusqu’à présent, cette option n’a pas fonctionné», rappelle Eve-Marie Jodoin, responsable des relations communautaires à Hydro-Québec pour ce projet.

“Cependant, nous avons compris cette suggestion des citoyens et nous verrons ce que nous pouvons faire avec cette option.”

«Nous souhaitons que les travaux futurs aient le moins d’impact possible, que ce soit sur les plans social, environnemental, économique et technique», explique Mme Turgeon, chargée de projet à Hydro-Québec.

L’entreprise a amorcé sa démarche de consultation l’automne dernier, et dit avoir pris le pouls de plusieurs intervenants institutionnels, dont l’équipe de la MRC de la Haute-Yamaska ​​dédiée à l’aménagement du territoire, les cinq municipalités concernées (Granby, Sainte-Cécile, Saint -Alphonse, Roxton Pond et Shefford), plusieurs organismes environnementaux ainsi que l’Union des producteurs agricoles de la Haute-Yamaska.

La consultation se déroule également sur Internet jusqu’au 18 mai.

Hydro-Québec dit prendre cette consultation citoyenne très au sérieux. « Nous n’avons pas de variante préférentielle. Tous les commentaires auront du poids», assure Hydro.

La variante retenue devrait être connue d’ici fin 2024.

 
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