à l’ombre du Seagull Train, ils travaillent sur le train de demain

à l’ombre du Seagull Train, ils travaillent sur le train de demain
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EÀ la station Chaillevette, la musique est forte. Les ingénieurs en herbe travaillent dans une ambiance qui convient à leur génération, le décor est plus suranné. Le Train Mouette et une vieille locomotive veillent, tels de vénérables ancêtres, sur un groupe d’étudiants passionnés et tournés vers l’avenir du monde ferroviaire.

Pendant toute une semaine, du 15 au 19 avril, 30 étudiants sont venus de Saint-Quentin-en-Yvelines pour tester in situ un vélorail électrique à récupération d’énergie. Un prototype qui permet à ces futurs ingénieurs ferroviaires de l’Estaca d’appliquer les concepts d’aérodynamique, de transmission, de châssis et autres systèmes de contrôle. Le tout pour servir le train de demain, plus léger, plus durable. «C’est une situation précieuse», explique Marc Ciais, ingénieur SNCF et enseignant à l’Estaca, dont il est lui-même originaire. Tout ce que je leur ai expliqué en classe, ils le vivent ici. »


Les rails du Train des Mouettes ont servi de terrain d’essai aux élèves de l’Estaca pour leur CH 01.

Marc Ciais

Projet pédagogique

La machine en question, qui porte le doux nom CH 01 (CH en hommage à Pierre Chapas, ancien enseignant), démontre un procédé original. Tout a commencé comme une blague. « L’année dernière, quelques élèves ont eu l’idée de construire un vélo-rail basé sur le standard du cyclo draisine », raconte l’enseignant. Avec deux cadres et deux moteurs de vélo électrique, nous avons pu rouler à 45 km/h. Cela nous a donné l’idée de transformer cela en projet pédagogique. C’est ce qui manquait à la voie ferrée de l’école. »

Car au sein de l’Estaca, qui forme des ingénieurs aux transports durables de demain, les étudiants du spatial, de l’aéronautique, du naval et de l’automobile avaient tous déjà leurs projets d’application. Ceux du secteur ferroviaire ont désormais le leur, ce qui remplit de fierté leur professeur, lui-même passionné de trains et qui regrette que le secteur soit un peu le parent pauvre de l’école. « C’est dans notre domaine qu’il y a le moins d’étudiants. Mais cela vient d’un manque de connaissance du ferroviaire. Le train est le champion de la sobriété énergétique et de la simplicité. Quand je vois des files de camions sur les routes qui pourraient être des trains, ça me fait mal au ventre ! »


Chez Estaca, la devise est de devenir des ingénieurs pragmatiques. Ils le prouvent sur le terrain, à la gare de Chaillevette.

Marc Ciais

Osmose avec les étudiants

Une passion qu’il a su transmettre à ses élèves. Et lorsque le Ferrocampus de Saintes, dont ils sont partenaires, leur a signalé la ligne au bord de la Seudre, ils ont immédiatement contacté l’association Trains et Traction qui exploite le train touristique. « Nous avons montré nos intentions et la Charente-Maritime nous a donné son feu vert », poursuit Marc Ciais. Du côté de l’équipe associative, le flow s’est fait tout de suite. Les bénévoles et salariés nous ont ouvert leur atelier et une véritable osmose s’est développée avec les étudiants. »

« Je suis fasciné de voir ces engins qui pèsent plusieurs tonnes propulsés à une vitesse aussi élevée »

Yann Janaudy, qui fait partie des sept salariés de Trains et Traction, a particulièrement suscité l’admiration des futurs ingénieurs. Celui qui, selon ses dires, a obtenu un baccalauréat en fabrication mécanique “passé de justesse” avait prédit la casse de l’axe de roue survenue le soir même à 23 heures. “J’ai tout de suite vu qu’il y avait une faiblesse au niveau des axes d’essieu”, témoigne l’employé. Pour connaître l’avenir, vous devez apprendre le passé. Mon expérience a été utile dans ce cas. »

Un partenariat en route

Joska Ott, étudiant en 3ème année qui travaille pour que la transmission se déroule le mieux possible, s’enthousiasme : « Yann, il a été génial ! » Pour le jeune homme de 23 ans, le rail était un premier choix. « Je suis passionné par les transports terrestres depuis l’enfance. Je suis fasciné de voir ces engins qui pèsent plusieurs tonnes propulsés à une vitesse aussi élevée. »

Pour son camarade de classe, Evan Mazurier, l’enthousiasme n’était pas aussi évident car l’élève était initialement attiré par l’automobile. « J’ai été conquis par la passion de Marc Ciais et je ne regrette rien. Cette semaine de terrain est très pédagogique même si, parfois, elle est dure et fatigante, comme lorsque l’axe s’est cassé hier soir… » De son côté, l’enseignant a été bluffé par la réaction de ses élèves qui ont su, de manière collégiale, Trouver une solution.

Les techniques de demain, l’expérience des anciens. Entre Estaca et Trains et Traction, un véritable partenariat se dessine de cette première semaine d’essais sur les rails de la Seudre. «J’ai déjà réservé pour l’année prochaine!» », conclut Marc Ciais. Une entreprise qui roule…

 
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