le procès des maltraitances à grande échelle dans le Nord

le procès des maltraitances à grande échelle dans le Nord
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En avril 2022, la gendarmerie a procédé à une perquisition au chenil de Wavrin dans le Nord. 130 animaux domestiques, principalement des chiens, ont été découverts mal nourris, blessés et affaiblis. L’affaire suscite une immense émotion. Deux ans plus tard, le procès s’ouvrait au tribunal de Lille. Cinq accusés sont à la barre.

Jeudi 18 avril 2024, tribunal correctionnel de Lille. Il y a cinq prévenus au tribunal de Lille. Trois hommes, deux femmes. Face à elles, plusieurs associations de protection des animaux : la Fondation 30 millions d’amis, la Société de Protection des Animaux et la Fondation Brigitte Bardot… une vingtaine de parties civiles en tout. A la hauteur des actes reprochés et de l’émotion suscitée.

Tout commence en 2021. Plusieurs rapports dénoncent les méthodes de Chenil des 2 oursons de Wavrin au Nord. Un salarié a notamment dénoncé la situation. L’établissement accueille ensuite des animaux privés pour de courtes durées. C’est aussi un lieu d’élevage et de dressage de chiens. Une enquête est ouverte, mais ce n’est que l’année suivante que l’affaire prend toute son ampleur.

Aux premières heures du 20 avril 2022, une perquisition a eu lieu. La police a découvert 122 chiens et une dizaine de chats dans un état lamentable. Les cartons sont trop petits, les puces et les crottes sont partout, les gamelles d’eau sont sèches. Le corps d’un chien traumatisé à la tête est découvert dans un congélateur. Une vidéo est capturée montrant la pendaison d’un animal.

Présent lors de la perquisition, un inspecteur sanitaire de la protection animale a témoigné à l’ouverture du procès. Elle raconte encore son étonnement face au terrible spectacle de la perquisition : «Je fais ce métier depuis 10 ans. je n’ai jamais vu ça« .

Les animaux ont été victimes de mauvais traitements, de graves maltraitances et d’actes de torture. “Une affaire très grave en termes d’actes de cruauté», dénonce Xavier Bacquet, l’avocat de la Fondation 30 millions d’amis sur le site de l’association. “La notion de respect du vivant y est inexistante« .

Ce jeudi après-midi, Didier D. est passé à la barre sans remords. Il est accusé de 23 délits, dont des actes de cruauté, des sévices graves ayant entraîné la mort et l’exercice illégal de la médecine et de la chirurgie. C’est lui qui gérait le chenil aujourd’hui fermé avec ses fils. Yohan et Loïc D. sont également prévenus.

En ce premier jour de procès, le président du tribunal demande : «Pourquoi avoir surnommé les chiens gelés Picard ?« Réponse de Didier D : »C’est ça qui m’est bêtement venu à l’esprit (…), ça ne fait pas de moi un bourreau« . L’ancien manager nie tout acte de maltraitance.

Interrogé ce jeudi avant le début de l’audience, l’avocat du principal prévenu sait que l’émotion suscitée par l’affaire pèse lourd sur le procès. Pour lui, il faut donc s’en tenir aux faits.

Après l’émotion et après le bruit médiatique, on se pose. J’ai toute confiance dans le tribunal à ce sujet. Nous devons voir ce qui est légal dans cette affaire. Parce que l’émotion c’est très bien, mais on ne juge pas en fonction de l’émotion. Je pense que nous aurons une réduction d’un certain nombre d’infractions qui ont été critiquées.

Maître Jérôme Pianezza, avocat de la défense

Un employé du chenil est également poursuivi. Une responsable associative est, de son côté, accusée d’escroquerie et d’abus de confiance. Trafic de puces, euthanasie non réglementée, fraude fiscale… Les allégations sont nombreuses.

L’audience devra déterminer les responsabilités de chacun dans cette affaire. Ils risquent 75 000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement.

 
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