Quand l’argent pleut sur le Canton, il pleut sur la Ville de Genève. Ce dernier a donc, sans aucune surprise, annoncé ce jeudi avoir réalisé un excédent de près de 200 millions de francs (198,2) en 2023. Les raisons sont les mêmes que celles qui ont permis à l’Etat de communiquer fin mars, un excédent de 1,4 milliard : une explosion des recettes fiscales, notamment celles des sociétés (personnes morales), dopées par les performances du commerce international, de la finance et de l’horlogerie.
L’impôt sur les particuliers (personnes physiques) a atteint 665,6 millions, soit 50,2 millions de mieux que ce qui avait été budgétisé. C’est déjà bien, mais c’est celui des entreprises qui casse le plafond : il s’élève à 313 millions, « un niveau record » selon Philippe Krebs, directeur adjoint de la direction financière. Là, l’écart est de +121,3 millions par rapport au budget. « La situation est telle qu’il a fallu changer les échelles des graphiques sur vingt ans » pour intégrer cet envol, souligne le haut responsable.
Le Conseil d’administration a néanmoins choisi de ne rien faire de fou. Le surplus de 200 millions servira à réduire la dette, et seulement à cela. Il s’agit d’un choix politique assumé par Alfonso Gomez, le magistrat vert en charge des finances. « Nous n’avons pas voulu faire de dépenses extraordinaires en 2024 », affirme l’élu, qui juge que juguler la dette est « un point très positif ». Celui-ci s’élevait fin mars à 1,53 milliard, soit moins que le chiffre d’affaires annuel de 1,54 milliard. «C’est la première fois que cela arrive depuis très longtemps», observe Philippe Krebs.
Malgré cette bonne fortune, Alfonso Gomez a informé que les autorités n’envisageaient pas de baisser les taxes municipales (centimes supplémentaires) en 2025. « Ce n’est pas notre souhait. Il y a encore beaucoup d’investissements importants à réaliser, et si des excédents apparaissent à nouveau, l’objectif est de continuer à réduire la dette.»
Dans le même ordre d’idées, le magistrat a indiqué « ne pas très bien comprendre » la politique du Conseil d’Etat, dont les bons résultats l’ont conduit à concocter un projet de réduction d’impôt pour les particuliers (qui passe de 5,3% pour les hauts revenus à 11,3% pour les revenus moyens). classe). « La situation économique peut changer. Nos revenus proviennent principalement d’entités juridiques d’une certaine catégorie. Il faut rester prudent et ne pas se fier à une idéologie ou à une photographie prise à un moment précis, juge Alfonso Gomez.