un « discours hypocrite » met Wendake en colère

un « discours hypocrite » met Wendake en colère
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«C’est sur notre territoire, c’est chez nous, nous sommes concernés et impactés, mais il n’y a absolument rien pour nous permettre de nous démarquer, ce qui est totalement inacceptable en 2024», s’insurge le Grand Chef. Rémy Vincent, en entretien à Soleil.

La Nation Huronne-Wendat juge inacceptable de ne pas trouver sa place en contribuant au projet de construction d’un nouveau pont à haubans reliant l’Île d’Orléans à Québec.

Le Grand Chef affirme « sensibiliser » le gouvernement du Québec, son ministère des Transports et les ministres régionaux à l’idée d’inclure les Premières Nations dans les grands projets d’infrastructures. Un peu comme le fait déjà Ottawa, soutient-il, en prévoyant une obligation pour les chefs de projet de 5 % de contenu issu des Premières Nations.

Après plus de deux ans de représentation politique et administrative, Rémy Vincent s’impatiente. La Coalition Avenir Québec (CAQ) semble fermée à la possibilité d’inclure une proportion de contenu autochtone, rapporte-t-il.

Rien de tel n’est prévu dans le cahier des charges remis à l’entrepreneur désigné pour le pont de l’Île d’Orléans, selon lui.

« Ce gouvernement, c’est clair, ne considère pas du tout les Premières Nations. Depuis le premier jour, malgré les vœux pieux et les belles paroles des médias, nous n’en sommes pas là, assène-t-il. Je ne vois rien dans ce projet qui nous permettra d’être partenaires du gouvernement du Québec.

« Nous disons dans les médias que nous voulons faire des affaires avec les Premières Nations. […] C’est un discours hypocrite.

— Rémy Vincent, Grand Chef

Toutefois, lorsque des travaux majeurs ont lieu sur son territoire, la Nation huronne-wendat aimerait à tout le moins être « consultée » et « accommodée ».

« Le gouvernement du Québec doit reconnaître qu’il n’est pas chez lui. C’est sur un territoire partagé non cédé. Il y a d’autres personnes qui étaient là avant et qui veulent continuer à vivre et à se développer », plaide le Grand Chef.

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Pour un projet de 2,7 milliards, au moins 130 millions auraient dû revenir aux Premières Nations selon le grand chef Rémy Vincent. (Ministère des transports)

130 millions minimum

Dans le cas du pont de l’Île d’Orléans, les Hurons-Wendats auraient pu — mais surtout voulus — mettre la main à la pâte et participer à la construction, affirme Rémy Vincent.

En plus d’un « grand nombre d’entrepreneurs privés » établis dans la communauté, des entreprises comme Wendake Construction et Ohwihsta’, respectivement spécialisées dans les grandes infrastructures routières et les structures d’acier, auraient pu « bien s’en sortir ».

« Le potentiel de la Nation est immense », argumente-t-il. Il y a plusieurs aspects de ce pont sur lesquels nous avons une expertise. Nos entreprises sont en mesure de collaborer, toujours à des prix compétitifs. Nous sommes capables de faire des travaux et de réaliser certaines parties des travaux aussi bien que n’importe quelle autre entreprise au Québec.

Pour un projet de 2,7 milliards, il aurait fallu qu’au moins 130 millions reviennent aux Premières Nations, calcule M. Vincent, en utilisant le pourcentage de 5 % accordé aux Premières Nations dans les projets financés par le gouvernement fédéral. « Et probablement plus encore », insiste-t-il.

Ailleurs au Canada, une telle position de mendiant n’existe pas et la sensibilité est plus grande, note-t-il. « C’est justement au Québec qu’il faut se mettre à genoux pour demander un partenariat. Nous avons mille et une façons de nous démarquer en Ontario, mais ici au Québec, il n’y a rien à faire. Il n’y a pas de réelle volonté. Nous sommes toujours confrontés à un mur administratif.

«Le Québec est l’une des provinces, sinon la province, qui traite actuellement le plus mal ses Premières Nations.»

— Rémy Vincent, Grand Chef

À part tenter de travailler avec les entreprises privées choisies pour construire le nouveau pont de l’Île d’Orléans, la Nation Huronne-Wendat a peu d’espoir d’y participer.

“Aucune gêne” sur l’île

Comme d’autres avant lui mardi, le Grand Chef s’est montré très critique quant au prix estimé pour la construction du nouveau pont de l’Île d’Orléans.

Malgré la « nécessité » de le remplacer, Rémy Vincent se dit en désaccord avec le projet de loi anticipé. “Nous sommes dans une situation budgétaire catastrophique avec ce gouvernement et nous nous permettons de faire des ponts signatures qui auraient pu coûter bien moins cher”, claque-t-il.

À l’Île d’Orléans, le projet était attendu. «Enfin», murmure au bout du fil le maire de Saint-Pierre, Sylvain Bergeron.

Sa joie et celle des autres maires de l’île est cependant plombée par la nécessité de défendre la décision gouvernementale.

« Est-ce notre faute si c’est cher ? Non.”

— Sylvain Bergeron, maire de Saint-Pierre

« Tout le monde est conscient que cela coûte cher. Mais de notre côté, il n’y a pas lieu de se sentir mal à l’aise car il y a un réel besoin. Nous ne pouvons pas nous en vouloir. Ce n’est pas nous, à l’Île d’Orléans, qui avons choisi un pont à haubans. Pour nous, c’est le résultat que nous recevons», défend celui qui est également sous-préfet du MRC.

Le responsable municipal insiste sur le fait que la nécessité prime sur la facture finale. « Si nous n’avons pas d’autre pont, c’est fini. Pour nous, il ne s’agit pas d’un troisième lien. C’est un premier lien», plaide-t-il.

Et après tant d’attente, ce pont ne sera que le bienvenu.

«C’est facile de parler», rejette le maire Bergeron. Quand il faut le faire, il faut prendre une décision et la décision, pour nous, sera certainement la bonne », dit-il.

 
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