« La location à l’année est terminée »

« La location à l’année est terminée »
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Par Franck Hermel
Publié le

17 avril 24 à 18h57

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Conflits entre propriétaires et locataires en augmentation en Vendée ?

« Nous assistons à un augmentation du phénomène pendant deux ou trois ans», estime Daniel Tessier. Administrateur de l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers de Vendée (UNPI85), cet habitant des Sables-d’Olonne siège à la commission chargée d’examiner les procédures d’expulsion. « Dans chaque commission, nous examinons 40 à 50 dossiers. »

Un nombre certes faible par rapport au nombre de baux liant locataires et propriétaires, mais qui reflète, selon l’UNPI85, une augmentation des conflits liés aux loyers impayés et aux dégradations dans le cadre des locations à l’année. Même si les statistiques officielles font défaut, on estime récemment, selon le magazine Capitalque 2 à 5 % des contrats de location sont concernés par des loyers impayés.

Des conséquences dramatiques

Avec, pour certains propriétaires, des conséquences qui peuvent s’avérer dramatiques. Daniel Tessier cite le cas « d’un agriculteur de Challans âgé de 80 ans, en larmes devant le tribunal ». Son locataire avait quitté le département, laissant un certain nombre de loyers impayés, et des frais importants liés à l’expulsion et aux démarches.

Ce que constate l’UNPI, c’est une forme de découragement chez les propriétaires qui se sentent démunis lorsque la location à l’année tourne au cauchemar.

» Comment vais-je trouver ma maison ? »

Ce propriétaire des Sables-d’Olonne en sait quelque chose. Après avoir loué pendant six ans sa maison située dans un quartier prisé de la cité balnéaire via Airbnb, Anne (ce n’est pas son vrai nom, NDLR) a décidé de louer son bien à l’année. Une solution choisie pour répondre aux incitations en ce sens et parce qu’elle n’habite pas souvent aux Sables-d’Olonne.

Pour le moment, il en résulte trois mauvaises expériences et le dernier est loin d’être terminé.

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« La première fois, le locataire est parti sans payer quatre mois de loyer, avec une facture d’électricité de 3 000 euros et laissant la maison en mauvais état. Un deuxième locataire est également parti, toujours avec un loyer impayé et des dégâts. »

Notre propriétaire partait plus en confiance avec son troisième locataire à qui elle s’engage à louer le premier niveau de sa maison, Anne gardant le sous-sol aménagé en pied-à-terre sur Les Sables. La location se fera directement, sans passer par une agence, « pour que ce soit moins contraignant, avec moins de formalités ».

Certes sous tutelle, le nouveau venu inspire confiance. Elle exerce une profession libérale bien rémunérée, ce qui semble réduire les risques d’impayés.

« Je voulais rendre service et faire confiance », avoue notre propriétaire qui a commis une grosse erreur : faites venir votre locataire avant de signer le contrat de location.

« Les problèmes ont commencé immédiatement, lorsque je lui ai demandé les documents pour établir le contrat de location. Elle a refusé. »

Depuis, elle n’a plus touché seulement deux mois de loyer sur six. Mais pire : le fils du locataire semble avoir investi les lieux, forçant la porte blindée du pied-à-terre en sous-sol à emménager. Un squat, ni plus, ni moins.

«J’ai l’impression qu’on m’a exploité. »

Notre propriétaire a appelé un huissier et a depuis pris des mesures pour récupérer ses loyers et libérer sa maison. En vain.

« Le curateur est impossible à contacter et mes plaintes auprès de la police n’ont eu aucun effet. »

Elle regrette évidemment d’avoir fait venir son locataire sans bail, mais a déclaré que même avec un contrat formel, il y aurait eu des problèmes. « J’ai même subi des menaces », déplore le propriétaire. Anne désespère de l’état dans lequel elle pourrait retrouver sa maison. Quand il sortira enfin ! En attendant, notre propriétaire avoue se sentir très seule, « toujours avec l’impression de jouer le mauvais rôle » auprès de ses différents interlocuteurs.

« Je comprends mieux les réticences des propriétaires à louer à l’année. C’est tout un système qui est à revoir pour que nous puissions faire valoir nos droits. ”

« Une confiance complètement brisée »

A quelques kilomètres de là, dans une commune voisine, François (prénom d’emprunt) témoigne également d’un situation de conflit avec les locatairesun couple à qui il loue une petite maison avec jardin.

«Je loue cette maison depuis quatre ans. Avec mon premier locataire, tout s’est très bien passé. Mais il y a un an, lorsque ces nouveaux locataires sont entrés dans les lieux, les choses se sont vite bloquées. »

LLes relations se sont vite tendues entre le propriétaire et ses locataires. En cause : des travaux d’isolation. Un projet qui était nécessaire, François le reconnaît. « Et qui étaient prévus. »

Mais ils ont pris trop de temps aux yeux des locataires qui auraient ainsi continué » coups de téléphone agressifs et lettres recommandées dès le début ». Depuis, « j’ai engagé un avocat et le travail a été fait. Tout s’est calmé. »

Pas pour longtemps. Parce que maintenant c’est àLes problèmes de paiement du loyer auxquels François est confronté. Le couple a fait état de difficultés financières.

« J’ai commis l’erreur d’accepter une réduction temporaire du loyer le temps qu’ils se remettent à flot. Mais depuis, ils refusent à nouveau de payer intégralement. »

Un nouveau conflit commence et le propriétaire fait à nouveau appel à un avocat. « Pour faire un nouveau courrier, avec un coût de 600 euros. » A cela s’ajoutent les honoraires d’huissier pour faire constater des problèmes de paiement. La prochaine étape pourrait être le tribunal. « La confiance est complètement brisée », déplore François. « À la fin du bail, soit je vends mon bien, soit je le loue via Airbnb. »

Sa résolution est la même que celle de Françoise :

« De toute façon, les locations à l’année, c’est fini. »

prénoms empruntés

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