Ce mardi, le tribunal de Zurich a condamné un Suisse de 26 ans à 9 ans de prison. L’homme a notamment été reconnu coupable de tentative de meurtre. Les faits se sont déroulés il y a quatre ans, devant le centre commercial Sihlcity à Zurich-Wiedikon. Alors que l’accusé portait un T-shirt avec l’inscription «White Lives Matter», trois supporters du FC Zurich se sont précipités sur lui. Face au slogan raciste, ils ont exigé que l’accusé retire immédiatement ce vêtement.
Une bagarre, d’abord verbale, éclate alors. La tension est montée jusqu’à ce que le jeune homme sorte un couteau de sa poche et le transperce dans la poitrine de l’un des trois supporters. La victime, âgée de 18 ans, a failli mourir. Mais plusieurs opérations d’urgence lui ont finalement sauvé la vie.
Lors du procès, l’homme au couteau a plaidé l’acquittement, estimant se trouver en situation de légitime défense, face à trois personnes qui se sont comportées comme des « policiers en tenue ». Son argument a cependant été rejeté par le tribunal qui a estimé qu’il aurait eu « de nombreuses possibilités de se mettre en sécurité » s’il s’était réellement senti en danger. De plus, il y avait beaucoup de monde dans le centre commercial ce jour-là. Enfin, les juges ont estimé que le prévenu savait qu’il mettait la vie de sa victime en danger lorsqu’il l’avait « froidement poignardée ».
Le coupable devra également verser 30’000 francs de dédommagement à sa victime. Et cette dernière a été acquittée, tout comme ses deux camarades supporters du FCZ. Les trois jeunes ont été accusés de bagarre. En revanche, jugé dans le même procès, le frère de l’homme au couteau a écopé de huit mois de prison avec sursis. Ensemble, les deux frères avaient endommagé des arbres, dont un tilleul bicentenaire, à coups de machette, et ils étaient également impliqués dans des affaires de drogue.
L’identité des frères a été débattue
Les deux frères condamnés par le tribunal de Zurich sont issus d’une famille très importante, riche et politiquement influente. Raison pour laquelle la justice zurichoise avait spécialement demandé aux médias de dissimuler leur identité. Mais après un premier procès qui s’est tenu en 2022, elle a fini par filtrer sur les réseaux sociaux et, très vite, certains y ont vu l’explication de la peine relativement clémente de 5 ans et demi (contre 9 aujourd’hui). ‘aujourd’hui) qui avait alors été prononcée. Après un appel, la Cour suprême a détecté des vices de procédure, ce qui explique la tenue d’un deuxième procès.
Suprémaciste blanc et misogyne
Sur le réseau social X, l’accusé a publié plus de 600 tweets à caractère terroriste d’extrême droite ou misogyne. Par exemple, il a écrit qu’il aimerait voir plus de meurtriers de masse comme Anders Breivik ou Brenton Tarrant, que les hommes blancs hétérosexuels devraient dominer le monde, ou que les femmes ne devraient pas avoir le droit de vote et se contenter de satisfaire les besoins des hommes. . Selon un expert, le risque est réel qu’il commette à nouveau « un acte similaire » ou « pire, un attentat ».
