Face à la crise du logement dans les Landes, les maires cherchent des clés

Face à la crise du logement dans les Landes, les maires cherchent des clés
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« La crise du logement constitue une véritable bombe sociale », annonce d’emblée Hervé Bouyrie, président de l’Association des maires des Landes. Elle reflète les échecs des politiques publiques successives depuis de nombreuses années. »

Ce samedi 13 avril, le maire de Messanges ne ménage pas ses efforts pour lancer la table ronde. Face à lui, un parterre d’une centaine de maires, réunis pour leur assemblée générale, au stade André et Guy Boniface de Mont-de-Marsan.

« Face aux demandes récurrentes de logements, nous devenons agents immobiliers. Le problème est que le terrain coûte de plus en plus cher, parfois même plus que ce que vaut une maison. » Dans la loge panoramique, attentifs, les premiers magistrats hochent la tête.

« Nous voulons retrouver la capacité d’agir, la maîtrise du domaine public, mais nous n’avons pas toutes les cartes en main », résume-t-il, noyé par les normes et quotas imposés par l’État. Le député Boris Vallaud appelle à ce que le foncier soit considéré « comme un bien commun, pour ne plus faire l’objet de spéculation ». Airbnb, différenciation entre le côté et l’intérieur du terrain, aucun problème n’est oublié.

A sa droite, le sénateur socialiste Éric Kerrouche dénonce : « Le logement en France crée des inégalités. Elle prédomine largement sur l’activité économique et les perspectives professionnelles. C’est un problème. Il faut aller plus loin et plus fort dans la régulation foncière car elle génère frustration, colère et désespoir social. Il faut y faire attention. »

21 000 logements vacants

La préfète, Françoise Tahéri, nuance et souligne : « Dans certains centres-villes landais, nous avons un taux de vacance de 25 %. Au total, nous avons 21 000 logements vacants. » Elle ne manque pas de le souligner : « En 2023, nous avons mobilisé 24 millions d’euros pour ce dossier. Mais l’année a été catastrophique avec l’octroi de 500 logements sociaux, contre 800 en 2022, alors que les besoins visés tournent autour de 1.000 logements annuels. Pour 2024, notre objectif est d’en approuver 650. » Malgré cela, le retard s’accroît.


Une centaine de maires ont fait le déplacement.

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Les échanges s’orientent naturellement vers le logement social. En préambule, le président du Département et de XL Habitat, Xavier Fortinon, précise : « Nous avons aujourd’hui 12 000 demandes non satisfaites, alors que le stock n’est que de 14 000 logements. Et aujourd’hui, 70 à 80 % de notre population est éligible au logement social. »

« Une panne du logement social »

Monique Lubin recontextualise : « Nous avons beaucoup construit et pourtant, nous n’avons jamais eu aussi peu de logements à attribuer. » Le sénateur l’explique par un « parcours résidentiel brisé. Avant, nous avons débuté dans le logement social puis sommes devenus propriétaires. Maintenant, ce n’est plus possible. »

Et la composition des familles évolue. « Avant, c’était un logement pour un couple et deux enfants. Il nous faut désormais deux foyers, pour accueillir un parent d’un côté et un parent et les enfants de l’autre. A chaque commission, nous départageons entre difficultés et difficultés très graves. On ne peut plus parvenir à la mixité sociale qui faisait la richesse de ce modèle. Nous sommes confrontés à un effondrement du logement social. »

La solution ? Pour le vice-président de l’Association des maires de France, Jean-François Vigier : « Il faut redonner le contrôle du logement social, de son attribution et de son organisation aux maires. »

Face à ce discours, le préfet demande « qu’on ne s’oppose pas à l’Etat et aux collectivités territoriales. Les élus disposent déjà de leviers importants. Ils contrôlent la terre. »

” Lequel ? » s’énerve-t-on dans le public. Françoise Tahéri invite les Landais à s’emparer de « 3 000 hectares de gisements fonciers inutilisés mais néanmoins ouverts à l’urbanisation ».

La Foncière comme expérimentation

Beaucoup de problèmes, peu de solutions. Sauf peut-être l’expérience Foncière. « Ce n’est pas notre domaine d’expertise habituel mais, comme personne ne s’en occupe, nous prenons l’initiative », précise Xavier Fortinon.
Il détaille : « Nous avons identifié 500 hectares de terrains communaux disponibles dans les Landes. En 2024, sur dix opérations, dans dix communes, nous étudierons d’un point de vue juridique et financier la possibilité de mettre en place une dissociation des terrains et des bâtiments. La personne qui achète la propriété ne sera pas propriétaire du terrain. Cela n’existe actuellement nulle part en France. »
Établissement public, La Foncière sera propriétaire du terrain. Les opérateurs qui s’appuieront sur ce projet paieront des frais. « Nous ne spéculons donc plus sur les terrains, ce qui reste notre plus gros problème. »

 
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