Le départ d’El Hadji Oumar Diène, exigeant du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le Sukaru koor des imams, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive au sein de la corporation. En effet, après la ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, c’est au tour du Conseil national des imams et oulémas du Sénégal, qui à son tour, a publié un communiqué pour dénoncer ce qu’il considère comme une pratique « irresponsable ». qui honore peu cette noble fonction » et qui « ne pourrait qu’aggraver une situation de division… »
Après avoir exprimé sa joie suite à la célébration à l’unisson de la fête de Korité, le Conseil National des Imams et Oulémas du Sénégal, a toutefois noté avec regret que « la seule fausse note pourrait être cette maladresse d’un soi-disant imam, loin de parler au nom d’un le tout, exigeant du président de la République un pécule dont la majorité des imams ont entendu parler pour la première fois. »
« Le CNIOS se réserve le droit d’agir par tous les moyens légaux pour mettre fin à cette pratique irresponsable qui n’honore guère cette noble fonction, et qui de plus, ne pourrait qu’aggraver une situation de division préjudiciable à tous », fulmine dans le communiqué l’Imam Khalifa Aboubacar BABOU.
Par ailleurs, indique le communiqué, « Le CNIOS appelle ses pairs à veiller à ne pas abuser du travail réalisé depuis des générations. »
« Nous devons mener un travail en profondeur car de nombreux espoirs ont toujours été placés dans les Imams dans leur mission quotidienne de prévention, d’orientation et d’encadrement des fidèles, notamment des plus jeunes. Ils doivent être impeccables ! », rapporte le CNIOS, précisant qu’« Aujourd’hui, l’heure est venue d’une réflexion approfondie sur un cadre fédérateur pour les associations d’imams. »
Par ailleurs, le document rappelle que « Le CNIOS a toujours appelé tous les responsables de ces organisations à participer activement à ce travail de réflexion qui permettra l’émergence d’une structure représentative de la corporation capable de répondre aux attentes et aspirations des musulmans du Sénégal. »
« Une instance qui incarnera les valeurs essentielles de la fonction d’imam, définissant son véritable statut. Un cadre qui sera pour les imams et les autorités de l’État un espace de dialogue et d’échange sur un ensemble de points cruciaux pour la société », a expliqué le président du CNIOS, qui précise que « Cette union des associations d’imams permettra d’abolir le système de co- option par laquelle une poignée accède au pouvoir de représenter un groupe de dizaines de milliers de personnes, et sa mise sous tutelle. Une minorité qui se proclame seule « porte-parole » des imams du Sénégal et les prive de facto du droit à la consultation et à la mise en œuvre de vrais projets notamment pour leurs membres, et pour le Sénégal en général. »
Ousmane GOUDIABY
