Espoir pour les trois millions de Français touchés par dépression. L’étude menée au CHU de Tours sur un petit échantillon de 30 femmes volontaires présente des résultats encourageants.
Les patients, âgés de 25 à 50 ans, ont été soumis à une séance d’exposition d’une heure au gaz hilarant appelé Meopa, un mélange de protoxyde d’azote et d’oxygène. Un gaz qui n’a rien à voir avec ce que l’on peut trouver dans le commerce et qui pourrait changer la donne en matière de prise en charge des patients déprimés.
Grâce à des IRM avant et après, Thomas Desmidt, à l’origine de l’étude, et son équipe ont identifié ce qui se passe dans le cerveau. « Nous avons étudié comment le cerveau se connectait. Quand on est dans une phase de dépression qui est souvent assez sévère, on sait que ça tourne en rond.», raconte le professeur de psychiatrie à RTL. Et de poursuivre : “Chez les patients qui ont répondu à ce gaz, soit environ la moitié d’entre eux, nous avons eu une extinction de cette hyperactivité neuronale comme si le cerveau allait se reposer.”
“L’amélioration pour moi était extrêmement nette”
Surtout, tous les symptômes dépressifs se sont « améliorés par la suite » en termes de « tristesse, anxiété, sommeil, appétit ». Le spécialiste parle en effet d’une « véritable rémission, souvent très complète, des symptômes quelques jours après l’exposition au Meopa ».
Danièle a souffert d’une grave dépression après la crise sanitaire. Ce milieu de santé était constamment en proie à des envies suicidaires. Elle a décidé de participer à l’expérience. “Il s’agissait d’une minute d’ivresse intense puis d’une grande détente, comme une sorte de relaxation extrêmement profonde, très lumineuse”, explique-t-elle sur RTL.
Aujourd’hui, Danièle va beaucoup mieux. Elle n’a subi aucun effet indésirable et parle de cette expérience avec émotion. « J’ai attrapé cette main tendue et je ne le regrette pas du tout. L’amélioration pour moi était extrêmement claire.. Le soir même, mon entourage me disait que j’avais une voix plus énergique, plus engagée. Cela m’a sauvé la vie. La médecine pourrait-elle alors se mettre à utiliser du gaz hilarant ? Pour Thomas Desmidt, si les résultats sont probants, cela serait possible dans trois ou quatre ans, sous réserve de validation par les autorités pharmaceutiques.
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