« Il n’y a que du printemps pour piéger », face au fléau du frelon asiatique, il tente de sensibiliser les communes

« Il n’y a que du printemps pour piéger », face au fléau du frelon asiatique, il tente de sensibiliser les communes
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CONTRECelui qui se dit n’être qu’un modeste apiculteur sur Hinx a pris son bâton de pèlerin, et ne compte pas s’arrêter là. Face à une quarantaine de curieux, rassemblés au centre municipal de Candresse mi-mars, il répète inlassablement son mantra : faire disparaître les frelons asiatiques est impossible, mais en piégeant les reines au printemps, on freine une partie des futurs nids. Depuis plusieurs mois, il organise des conférences dans les communes de son territoire, pour sensibiliser les particuliers comme les politiques.

« J’ai commencé l’apiculture avec mon père. Je ne suis pas un scientifique, je suis un gars de terrain. J’ai perdu 50 % de mes abeilles l’été dernier, suite aux attaques répétées de frelons asiatiques. Ceci n’est plus tenable, les abeilles sont en danger et leur survie est essentielle à celle des générations futures. »

Jean-Luc Larronde, s’il se veut alarmiste, souhaite aussi interpeller les pouvoirs publics. Seul, il sait qu’il n’arrivera à rien s’il n’y a pas une prise de conscience générale.

Dommages multiples

D’autant que le temps presse : « J’ai observé la nature, et je me suis dit : si on attaque les fondateurs en amont, en aval on aura moins de nids. Cela aurait pu fonctionner si nous avions commencé avant, entre 2010 et 2014. »

En accord avec l’association L’Abeille Landaise, il s’improvise conférencier pour prêcher la bonne parole dans les communautés alentours : « Je fais ça bénévolement, j’ai des amis qui m’aident avec la technique ou pour faire des vidéos. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le frelon asiatique n’impactera pas que l’apiculture : vignerons, agriculteurs, chasseurs, les dégâts sont multiples », souligne le professionnel.


Apiculteur à Hinx, Jean-Luc Larronde multiplie les conférences, comme ici à Candresse, pour encourager le « piégeage printanier » des frelons asiatiques.

UN B

Depuis décembre 2023, Jean-Luc a déjà parcouru une vingtaine de communes, et il s’attaque désormais au Grand Dax. « Si nous n’avons pas les collectivités, les mairies et le Département avec nous, nous n’y arriverons pas. Pour moi, cette approche me dépasse largement ; c’est devenu un devoir civique. Un nid de 20 000 individus produira 100 à 150 reines. Il n’y a que le ressort à piéger. »

Pas de prédateurs

Le plan n’est pas parfait, mais l’apiculteur le juge essentiel : « Le piégeage printanier n’est pas totalement sélectif, mais les inconvénients sont moindres. Lorsqu’il y a un frelon dans un piège, les autres insectes n’y vont généralement pas. Après, je me rends compte que ce n’est pas une science exacte. Mais il faut savoir ce que l’on veut : les abeilles sont menacées, le frelon asiatique n’a pas de prédateurs, les nids se trouvent partout. »

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En Charente-Maritime, le printemps marque le début de la lutte contre les nuisibles avec l’aide des habitants. Mais si certaines espèces comme le moustique tigre ou le frelon asiatique doivent être éradiquées, d’autres peuvent, à terme, devenir bénéfiques pour l’environnement.

Il a même repéré des fondatrices en décembre. « Arbres fruitiers, camélias, lierre, ronces, on peut placer des pièges un peu partout. Tout le monde doit piéger, ça ne coûte presque rien. Il faut être patient, mais pour chaque reine piégée, cela fait 20 000 individus en moins. »

 
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