Pierre-Ivan Guyot travaille dans le monde agricole depuis près de 40 ans. Il explique qu’il est difficile de parler de changements majeurs en cette période, mais « ce qui est sûr, c’est qu’il y a beaucoup de pression maintenant et de diverses manières. Il y a des pressions climatiques, cela s’est encore vu ces derniers jours avec le gel dans les vignes, la sécheresse en 2022, etc. Ce sont des choses que les agriculteurs comprennent bien et qu’ils gèrent assez bien avec beaucoup de résilience. » Les pressions au niveau politique sont beaucoup plus compliquées, constate Pierre-Ivan Guyot, avec les initiatives de ces dernières années. Qu’il s’agisse de celui sur les pesticides, l’eau potable ou encore la biodiversité qui sera soumis au peuple le 22 septembre prochain. « Ce sont des initiatives difficiles à accepter par le monde agricole, car elles témoignent d’une incompréhension de ce qui se passe dans l’agriculture et d’une non-reconnaissance de tout le travail bien fait. »
La politique agricole en Suisse dépend du Parlement fédéral. Les cantons n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre. «On y arrive encore, à travers le Parlement cantonal qui nous donne des orientations, par exemple l’orientation biologique des domaines agricoles de l’Etat. Cela a été fait à Neuchâtel et dans le Val-de-Travers. (…) On voit que la viticulture neuchâteloise a aussi fait d’énormes progrès dans ce domaine, dans le sens où nous sommes le recordman suisse en la matière, avec plus de 50% des domaines viticoles environnants. » Pour sa retraite, Pierre-Ivan Guyot souhaite pouvoir « prendre le temps, mais j’ai aussi un petit métier de président de l’Interprofession du Gruyère qui va prendre mon temps. Et pour le reste je prendrai aussi du temps pour ma famille dont je n’ai pas assez pris soin ces derniers temps. » /sma
