l’essentiel
Alors que faisait cet hélicoptère au-dessus de la vallée du Dadou ce samedi ? C’était l’outil indispensable pour transporter les matériaux nécessaires à la restauration du château de Castelroc. Une opération de haut vol.
Le lundi 21 août 2023 restera longtemps gravé dans la mémoire des bénévoles de l’association « Castelroc en Arifadès ». Ce jour-là, un violent incendie détruit la forge du château. A Saint Antonin de Lacalm, perchée sur un piton entouré de forêts, cette bâtisse a connu des hauts et des bas depuis des siècles. Mais ce désastre aurait pu être une calamité de trop.
Elle a détruit en quelques heures le travail de passionnés qui, sans compter ni leur temps ni leur sueur, travaillaient depuis 2016 à restaurer ce vestige carolingien abandonné depuis 300 ans. Mais ce samedi, l’espoir est venu du ciel.
Ciment, sable et gravier
«Ça va nous permettre de tourner une page, d’effacer un très mauvais moment», confie un bénévole. L’hélicoptère de la société HBE basée à Rodez s’est posé, à 3 kilomètres de là, dans le pré de la Cameline, une ferme de Saint Antonin de Lacalm.
DDM – Marie Pierre Volle
« Nous en avions besoin pour amener sur place les matériaux nécessaires à la reconstruction de la forge », explique Laurent Barres, président fondateur de l’association. Les 15 big sacs de 800 kg contiennent chacun du ciment, du sable et des graviers. Il y a aussi 8 lots de poutres en chêne ainsi que des échafaudages qui survoleront vallées et forêts pour arriver à destination.
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Un bruit infernal et un souffle de poussière qui soulèvent précèdent l’atterrissage du gros oiseau. Dans l’écurie voisine, quatre chameaux s’en moquent et continuent leur petit-déjeuner comme si de rien n’était. Pendant près de trois heures, l’oiseau d’acier effectuera des allers-retours incessants.
DDM – Marie Pierre Volle
La grande précision du pilote suscite l’admiration des spectateurs présents. « Il dépose ses colis avec la minutie d’un horloger. Les pales de l’hélicoptère tournent à quelques mètres de la grande tour. C’est impressionnant », s’enthousiasme Jeanne, appareil photo à la main pour immortaliser l’instant.
Sur le rocher abrupt et fortement taillé qui surplombe la vallée du Dadou, les matériaux sont délicatement posés, à l’exception des éléments d’échafaudage qui seront livrés tout en haut de la grande tour carrée de 15 mètres. Les bénévoles vont désormais pouvoir s’atteler à la reconstruction de la forge qui fut l’un de leurs premiers chantiers dans ce château fort médiéval.
Aucun autre moyen de transport pour rejoindre le château
« Cette catastrophe avait ruiné plus de deux ans de travaux, confie Laurent Barres. La forge représentait un secteur économique important. Grâce à lui, plusieurs centaines de personnes ont découvert le métier de forgeron et compris les techniques de la ferronnerie traditionnelle, dans le cadre de stages et de projets bénévoles. Toutes leurs réalisations passées sont encore visibles au château.
DDM – Marie Pierre Volle
Pour financer en partie cette opération de 5 000 euros, l’association a organisé des baptêmes de l’air en hélicoptère. « Pour notre association, c’est une dépense considérable. Mais il n’y avait pas d’autre moyen de transport pour rejoindre le château », explique Laurent.
À ses côtés lors de cette journée, Pierre Tessier, co-fondateur de l’association, ne perd pas son beau sourire. Responsable du chantier et du chantier de Castelroc, ce tailleur de pierre de formation a une âme de bâtisseur : « Désormais, l’important est que chacun trouve sa place et prenne plaisir à faire ce qu’il fait. » Et le travail, vu les matériaux déposés par l’hélicoptère, n’en manque pas.
