Le Cantal est le troisième département français à recevoir le plus d’aides européennes de la PAC

Le Cantal est le troisième département français à recevoir le plus d’aides européennes de la PAC
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Les chiffres sont stupéfiants. Selon les dernières données publiques disponibles, le Cantal est le troisième département le plus subventionné par la Politique Agricole Commune (PAC) en France.

D’octobre 2021 à octobre 2022, pas moins de 193 millions d’euros ont été versés. Ce montant total de subventions reçues place le Cantal sur le podium des départements français les plus aidés, derrière l’Aveyron (286 millions d’euros) ainsi que la Saône-et-Loire (195 millions). Et en 2020-2021, le Cantal était le deuxième département le plus subventionné, devant la Saône-et-Loire.

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Bien qu’il permette de comparer le niveau des subventions selon la géographie française, ce jeu de données présente une faille. Il comprend des aides telles que « l’intervention en faveur du développement local (Leader) », affectées principalement par les communautés, et non par les agriculteurs.

Mais selon Jérôme Pejot, directeur départemental des territoires (DDT) du Cantal, les aides purement agricoles de la PAC représentaient encore « 171 millions d’euros » en 2022 : 4 435 exploitations en ont bénéficié, soit une moyenne de 38 500 € par habitant. Cela reste considérable.

Les montagnes et le bétail

Dans le détail, la plupart des aides versées sont celles « aux zones soumises à des contraintes naturelles ». Cela correspond à l’exception cantalienne : le classement de 100 % des surfaces agricoles en zonage ICHN, en « compensation compensatoire des handicaps naturels ».

« Il y a beaucoup d’agriculteurs dans le Cantal, explique Jérôme Pejot. Mais au-delà de cela, l’ICHN est clairement un élément d’explication. Cette aide vise à compenser les difficultés de production liées aux contraintes territoriales. L’ICHN existe principalement dans les zones de montagne. Les Alpes et les Pyrénées l’affecteront, mais pas la plaine de Beauce… »

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L’élevage bovin aide aussi les choses, car il permet aux agriculteurs du Cantal de bénéficier des « aides couplées » de la PAC. « Cette activité fait partie des productions soutenues, alors que d’autres, comme la viticulture ou l’arboriculture, ne sont pas du tout soutenues », ajoute Jérôme Pejot.

Pas de « primes », mais des « aides compensatoires »

Enfin, « les prairies sont un des moyens d’obtenir une éco-alimentation significative » et donc un bonus supplémentaire. « Ce n’est pas le seul », souligne la DDT du Cantal. Si vous faites des céréales et que vous êtes en agriculture biologique, c’est une autre voie. Mais le jeu ici, c’est le pré. »

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Selon Patrick Chazal, responsable de service à la Chambre d’agriculture, les aides de la PAC n’ont rien à voir avec les primes comme pourrait en bénéficier un salarié du privé. “Il s’agit d’aides compensatoires pour baisse de revenus”, souligne-t-il. Des baisses qui étaient la conséquence de la libéralisation des marchés, et donc d’une baisse des prix agricoles […]. Pour soutenir ces niveaux de revenus qui restent très faibles dans notre département de l’élevage, des mesures compensatoires ont été mises en place. »

Romain Blanc (avec Nicolas Cadeau)

 
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