À cause du changement climatique, la Suisse se met à cultiver des amandes – rts.ch – .

À cause du changement climatique, la Suisse se met à cultiver des amandes – rts.ch – .
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Quelques producteurs pionniers se sont lancés dans la culture des amandes en Suisse. Ces arbres se trouvent généralement autour du bassin méditerranéen et en Californie, mais grâce à des hivers plus doux, cette noix pourrait s’acclimater ici.

Depuis quatre ans, Agroscope, le centre de compétence de la Confédération dans le domaine de la recherche agricole et agroalimentaire, étudie 27 variétés d’amandiers dans son verger expérimental de Wintersingen dans le canton de Bâle. Ils cherchent à savoir s’il existe un réel potentiel pour les amandes douces suisses.

L’un des problèmes rencontrés par Agroscope est la période de floraison des amandiers. Celles-ci fleurissent en effet très tôt, dès le mois de mars, alors que des épisodes de gelées printanières sont encore possibles. L’amandier est également très sensible à la moniliose, un champignon qui infecte les fleurs lorsqu’il pleut beaucoup.

Adaptation au climat

Cependant, le printemps arrive de plus en plus tôt et les hivers deviennent plus doux, ce qui laisse croire que la culture des amandiers est bel et bien possible en Suisse. C’est le cas du vigneron vaudois Pierre Gillard, qui a planté 200 amandiers dans son verger de Préverenges, à côté de ses vignes. « Je suis un peu curieux, j’aime essayer des choses. Et puis avec le réchauffement climatique, ça pourrait être une culture intéressante”, témoigne-t-il dans La Matinale de la RTS.

C’est précisément le changement climatique qui a poussé Pierre Gillard à rechercher de nouveaux types de cultures. « On le voit déjà dans les choix des vignes. Dans les cépages, il y a des choses qui vont disparaître et on va passer à d’autres cépages plus venus du Sud”, explique-t-il. « Nous serons obligés de nous adapter aux différentes cultures, d’où la vocation des amandiers. »

En 2021, Pierre Gillard a planté une parcelle d’amandiers dans son verger. [Domaine du Monteiron]

Lorsqu’il a décidé de se lancer, le vigneron a été confronté à plusieurs défis, à commencer par trouver des arbres. « Nous avons importé les arbres. C’est très compliqué. Pour la vigne, c’est la même chose, il faut demander une autorisation à tout moment», précise-t-il. « Parce que sinon il faut prendre les arbres de Suisse. Mais voilà, il faut les trouver en Suisse. Personne ne fait ça.

Les amandiers étant peu répandus en Suisse, les ressources disponibles pour apprendre à cultiver les amandiers sont rares. « On apprend sur le tas parce qu’on découvre comment couper. Il n’y a pas beaucoup de références », explique Pierre Gillard.

Diversification des cultures

L’un des autres principaux défis de la culture des amandes concerne leur rentabilité. Pierre Gillard voit des opportunités, mais n’imagine pas être rentable avant plusieurs années. « Les premiers débouchés seraient les chocolatiers confiseurs. Ils en achètent beaucoup en Californie, alors pourquoi ne pas acheter les nôtres ? il dit. « Nous avons eu l’année dernière une première petite récolte de 35 kilos. En un mois, il a été vendu directement.

En 2023, Pierre Gillard a récolté 35 kilos d’amandes. [Domaine du Monteiron]

Pierre Gillard ne mise pas seulement sur les amandes pour l’avenir. Le regroupement des cultures pourrait également représenter une solution pour rentabiliser ce secteur. Le vigneron constate également que la récolte des amandes ayant lieu juste au début de la récolte, il dispose déjà de la main d’œuvre.

«Ça peut être intéressant pour les gens qui fabriquent déjà des fruits à coque, comme des noisettes ou des noix», estime Perret, collaborateur scientifique de l’Union fruitière Lémanique. Ils disposent déjà de machines pour le ramassage et le broyage, ainsi que de « toute la chaîne de production pour le lavage, le tri, etc. » « Mais cela restera certainement un petit marché avec peu de concurrence par rapport au tonnage massif du bassin méditerranéen », prévient-il.

Pour faire face aux incertitudes climatiques, Agroscope prône en tout cas une diversification des cultures, l’amandier étant plus résistant aux canicules et moins gourmand en eau. Agroscope cherche désormais à déterminer quel impact l’importation d’espèces exotiques a sur la biodiversité.

Sujet radio: Katia Bitsch

Adaptation web : Emilie Délétroz

 
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