Une parodie de James Bond à l’Auditorium Ansermet

Une parodie de James Bond inaugure l’Auditorium Ansermet

Publié aujourd’hui à 18h01

Dès le retour de Pâques, ce lundi, les Genevois sont invités à basculer dans l’uchronie : à partir de faits historiques, le grand farceur de la ville, Gaspard Boesch, a concocté une simulation incroyable. Et si le vrai P-26, celui-ci réseau d’espionnage créé en Suisse pendant la guerre froide pour contrer une éventuelle invasion de l’URSS, et si ce P-26 était donc entré en action pour de vrai ? Bienvenue dans la reconstitution d’un épisode du passé conditionnel, bienvenue dans le virtuel « Aux services secrets de la Confédération ».

Imagine seulement. Nous sommes en 1990. Suite à une initiative populaire, le pays est sous le joug d’un régime totalitaire. Isolée du reste du monde par un mur élevé à ses frontières, la bulle suisse est devenue communiste, rejetant l’économie néolibérale et sa fuite en avant technologique. Mais les services secrets, payés par la Confédération, ont pour mission de résister à la vague rouge et sont autorisés à intervenir contre le gouvernement en place… Documenté par le livre de Martin Matter « Le faux scandale du P-26 »le pitch prend la forme d’une parodie « James Bond », un produit 100% suisse au même titre que la raclette ou la poya.

« Sous forme de série B, on plonge dans une histoire parallèle, qui ne figure pas dans les manuels scolaires », se réjouit l’instigateur Gaspard Boesch. Cela garderait-il quelque chose de l’hypothétique parenthèse collectiviste ? « En Suisse, on ne reprendrait que les vertus du communisme ! On gaspillerait moins, on serait moins consumériste… ! Mais ne nous trompons pas, si la nouvelle création de la Compagnie Confiture « jongle » avec des thèmes politiques et sociétaux, elle se démarque avant tout par ses effets comiques, son rythme et même… ses cascades. Le co-auteur l’assure, on reste dans “une production de type Revue”.

Marie Fontannaz sera la James Bond girl incontournable de l'affaire.

Avec quelques nuances cependant. D’abord, à la place du traditionnel Casino-Théâtre, la troupe qu’il emmène avec son complice Philippe Cohen envahit le Chambre Ernest Ansermet tout juste rénovée. Si quelques concerts nous ont déjà permis d’expérimenter la sonorisation immersive propre à cette scène désormais affiliée auEMA (École de Musique Contemporaine), les nombreux acteurs de ce spectacle le présentent au grand public. « Un instrument magnifique, mais pas vraiment destiné au théâtre… »

James Bond (Pascal Schopfer) et sa James Bond girl (Marie Fontannaz) dans l'une des séquences de danse de la comédie musicale.

C’est d’autant plus aux 17 artistes occupés sur le plateau (sans compter la technique) de remédier au « désordre » qui y règne à J-3. Soit six étudiants musiciens, dont une personne en musique assistée par ordinateur (MAO), pour assurer cinquante minutes de jazz, funk ou rock sur l’heure et quarante-cinq heures de spectacle. Mais aussi huit comédiens professionnels capables de chanter les dix chansons au programme – à savoir, outre les deux porteurs du projet, Pascal Schopfer, Carine Barbey, Charlotte Filou, Antoine Courvoisier, Marie Fontannaz et Pietro Musillo. Enfin, trois danseurs expérimentés nous prouvent que « c’est le Broadway de Carl-Vogt ».

Katia Berger est journaliste à la section culturelle depuis 2012. Elle couvre l’actualité du spectacle vivant, notamment à travers des critiques de théâtre ou de danse, mais traite aussi parfois de la photographie, des arts visuels ou de la littérature.Plus d’informations

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