Si vis pacem para bellum…Si tu veux la paix, prépare la guerre. Au lendemain du conflit en Ukraine, cette maxime fut très répandue dans les pays occidentaux, notamment en Suisse, où la droite réclama immédiatement une augmentation des dépenses militaires. Signe encore plus tangible du réarmement européen, l’Allemagne envisage de recréer une véritable armée, qui pourrait être prête « dans six mois », comme vient de le déclarer son ministre de la Défense, le social-démocrate Boris Pistorius.
Si vis Pacem, para bellum... Cette maxime latine a traversé les siècles, mais elle n’a jamais fait l’unanimité. Au fil du temps, d’autres s’opposèrent à lui : Si vis Pacem, para pactum, si tu veux la paix, prépare la paix. C’est dans cet état d’esprit que la Suisse organise le sommet de la paix en Ukraine, les 15 et 16 juin, au Burgenstock.
Bien entendu, les Russes ne viendront pas. Pour Vladimir Poutine, il n’est pas question de parler de paix, même si d’abord, elle se fonde “sur le droit international et la Charte des Nations Unies”, comme l’a précisé mercredi le Conseil fédéral. Car cela signifie qu’il s’agit d’une paix selon l’Ukraine, avec la récupération de ses territoires de l’Est, actuellement occupés par les Russes.
Pour Vladimir Poutine, cette guerre ne peut se terminer que par une victoire sur le terrain et non par des négociations dans un hôtel de luxe près de Lucerne. Tout le monde en est conscient. Dans ces conditions, pourquoi organiser un sommet « voué à l’échec », selon de nombreux commentateurs ?
La réponse d’Ignazio Cassis et de Viola Amherd est simple et modeste, il faut simplement continuer à parler de paix. La paix doit résonner aux oreilles des Russes et continuer à rassembler tous les hommes de bonne volonté autour de son idéal. Comme le chantait feu John Lennon en 1969 : « Tout ce que nous disons, c’est de donner une chance à la paix. » Mais dans son cas, la guerre du Vietnam s’est poursuivie jusqu’en 1975…
