Mauvaise rencontre pour cette femme de théâtre dans le jardin Nelson Mandela. Vers 12h30 lundi 8 avril, Annie Mercier a croisé la route d’un certain « Eddy » dans cet espace vert du quartier des Halles. Ce sans-abri, originaire de Fort-de-France, âgé de 52 ans, lui a donné deux gifles avant d’être interpellé par la police municipale et placé en garde à vue dans les locaux du commissariat du centre de la capitale.
Ce mercredi soir, Eddy, aux cheveux hirsutes, vêtu d’une combinaison sanitaire de police, est dans le box de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris pour répondre de faits de violences sans incapacité totale de travail et sous l’emprise du cannabis. Le quinquagénaire semble hors de contrôle. Il ne cesse de répéter qu’il veut aller en prison. «C’est mieux, vu la gravité de mon cas», déclare-t-il. Je voulais agresser sexuellement cette dame et si je suis libéré, je ne comparaîtrai pas devant vous.
Eddy a déjà été condamné trente et une fois depuis 1990 pour drogue, vol, violences, extorsion, exhibition sexuelle, outrage et recel… De ses activités, on sait seulement qu’il y a bien longtemps, lors de son service militaire, il aurait était sergent dans l’armée. « Avez-vous des problèmes de santé ? », demande le président. “Oui madame, j’entends des voix et surtout la vôtre aujourd’hui.” Son avocat pour l’occasion, Me Thomas Vanzetto, un peu désarmé par le comportement de son client, rappelle que la question centrale de cette affaire est de savoir, « si cet homme est accessible à une sanction pénale compte tenu de son passé et de son attitude à l’audience. Le procureur rappelle que cette affaire est une affaire de « violences gratuites commises dans la rue » et souligne la gravité du casier judiciaire. Le parquet demande, et obtient, qu’une expertise psychiatrique soit ordonnée en attendant son jugement au fond qui se tiendra le 16 mai. Comme il le souhaitait, le vagabond a été écroué.
